Les cerfs-volants De Kaboul

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Retour au pays


Frères de sang

L’action démarre à Kaboul en 1979. Amir et Hassan sont deux gamins insouciants qui sont les meilleurs amis du monde depuis leur naissance bien qu’ils soient issus de classes sociales et d’ethnies différentes (Hassan est le fils du domestique de la famille d’Amir). Par un bel après-midi radieux, les habitants de la ville sont dans les rues et acclament les participants au traditionnel concours annuel de cerfs-volants. Amir et Hassan finissent par gagner la compétition mais leur joie sera de courte durée car Hassan va se faire agresser par une bande de gamins plus âgés qui voient d’un mauvais œil la complicité qui unissait jusqu’alors les deux copains. Amir assiste, de loin et secrètement, à la scène mais sans oser intervenir pour porter secours à celui qu’il considérait pourtant jusqu’alors comme “son frère”. A partir de ce jour, quelque chose s’est résolument brisé entre eux deux. Peu de temps après, les Soviétiques envahissent l’Afghanistan, Amir et son père quittent alors leur pays pour aller s’installer aux Etats-Unis après avoir fait un bref détour par le Pakistan.

Amir passe ensuite son adolescence à San Francisco, termine ses études à l’université, fait la connaissance de la fille d’un autre exilé afghan et l’épouse. Malgré les réticences de son père, Amir est devenu écrivain. Alors que son premier livre s’apprête à sortir en librairie, Amir reçoit un coup de téléphone inattendu qui l’exhorte à rentrer au pays, après 20 ans d’absence, pour porter secours au fils d’Hassan. Rongé par les remords, Amir voit là une opportunité de se racheter de la lâcheté dont il avait fait preuve vis-à-vis de son meilleur ami mais sa rédemption ne pas être facile car il va se retrouver confronté à la tyrannie des Talibans qui ont désormais pris le pouvoir et règnent en maîtres sur tout le pays.


20 ans de réflexion

Le scénario est nettement scindé en trois parties distinctes. La première (qui est de loin la meilleure en raison de l’excellente prestation des deux jeunes acteurs qui incarnent les rôles d’Amir et d’Hassan) retrace l’enfance insouciante des deux gamins et le drame qui a brusquement rompu leur belle amitié avant de les séparer définitivement l’un de l’autre. La seconde nous relate l’exil aux USA avec la nostalgie du père et l’intégration du fils qui a été élevé dans le respect des traditions afghanes. Quant à la dernière, elle est consacrée au retour d’Amir dans son pays, dévasté par la guerre et sous le joug des Talibans, dans l’espoir de sauver le fils d’Hassan et d’expier enfin la faute qu’il a commise 20 ans auparavant.


Secrets, mensonges et vérités qui dérangent sont, une fois encore, présents dans ce drame intimiste qui se déroule sur fond historique et reprend ici toutes sortes de thèmes universels (culpabilité, pardon, amitié, perte d’un être cher, désir de se racheter, etc). Pour apporter plus de véracité et d’authenticité à l’intrigue, Marc Forster a choisi de sélectionner ses principaux acteurs parmi les gens du cru (qu’ils soient amateurs ou professionnels) et de tourner certaines parties de son film en dari (l’une des deux langues parlées en Afghanistan) mais aussi avec certains dialogues en pashto (langue parlée par les Talibans) et en urdu (langue parlée par les Pakistanais). Si Les Cerfs-Volants De Kaboul sont indéniablement portés par une réelle charge émotionnelle en raison de la qualité du jeu de ses jeunes acteurs, on regrettera toutefois que Marc Forster n’ait pas opté pour une mise scène un peu moins austère car cela la rend trop conventionnelle et très plate.

Les Cerfs-Volants De Kaboul

Réalisation : Marc Forster

Avec : Khalid Abdalla, Homayoun Ershadi, Shaun Toub, Atossa Leoni, Saïd Taghmaoui, Zekiria Ebrahimi, Ahmad Khan Mahmoodzada, Ali Danesh Bakhtyari.

Sortie le 13 février 2008

Durée : 2 h 09

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