Avides (Les)
Au cours d’une intervention chez l’ancien directeur de cabinet du gouverneur du New Jersey, Odessa Hardwicke se voit contrainte d’abattre son collègue et mentor. Celui-ci, pris d’un moment de folie, tue le principal suspect et tente d’égorger sa jeune fille. Au moment de son décès, Odessa croit voir comme une ombre quitter l’enveloppe corporelle de son collègue. Profondément perturbée, mise à pied en attendant l’enquête officielle, elle se voit contrainte d’accepter des basses besognes comme celle de vider le bureau d’un vieil agent, Earl Solomon. Lorsqu’elle rencontre celui-ci, mourant sur un lit d’hôpital, il semble être le seul à croire à ce qu’elle a vu. Il lui conseille alors de poster une lettre dans une boite aux lettres perdue sur un mur de Manhattan, à l’intention d’Hugo Blackwood. Pas vraiment convaincue mais ne sachant plus vers qui se tourner, elle finit par s’exécuter. En rentrant chez elle, elle découvre un mystérieux personnage à l’allure d’aristocrate anglais, qui déclare se nommer Hugo Blackwood et être venu afin de l’aider.
J’avais abandonné le duo Del Toro-Hogan il y a quelques années sur une mauvaise impression. La trilogie sur les vampires, La lignée, m’avait parue assez indigeste au point que j’avais péniblement fini le premier tome et abandonné le second au premier tiers. Comme je n’aime pas rester sur un échec, j’ai donc ouvert cet opus du duo sans arrière-pensée, et l’histoire m’a davantage convaincu. Au rayon des détectives policiers de l’étrange et de l’occulte, nous pouvons donc ajouter désormais Hugo Blackwood. Les auteurs signalent que ce nom est un hommage au grand écrivain Algernon Blackwood, qui en est un des pères fondateurs justement avec son personnage de John Silence. Mais à la lecture des Avides, difficile de ne pas penser à un autre héros, celui de Preston & Child, j’ai nommé Aloysius Pendergast. Blackwood est en effet un homme mystérieux, à la peau d’albâtre, très cultivé, tiré à quatre épingles, et possédant une Rolls Royce (Phantom, pas Silver Wrath, mais bon). La correspondance s’arrête là avec les origines de Blackwood et sa raison d’être, bien plus dans le fantastique que le héros de Preston & Child. Le mystérieux individu traîne derrière lui une malédiction qu’il s’efforce d’éliminer, et ceux qu’il traque pourrait bien être les responsables d’une vague de morts violentes. L’histoire se lit avec plaisir, et la fin ouverte laisse penser qu’on en n’a probablement pas fini avec Hugo Blackwood et peut-être Odessa Hardwicke.
Je remercie les éditions J’ai Lu pour leur confiance
Guillermo Del Toro & Chuck Hogan - Les Avides - Editions J’ai Lu - janvier 2022, 8,40€