Le trône de fer (coffret 5 DVD)

Je me demandais pourquoi il y avait un tel engouement pour le cycle de fantasy de George R. R. Martin. Je connais l’auteur à travers ces livres de science-fiction ou fantastique. La taille du Trône de fer m’inquiétait au point de ne pas vouloir me lancer dans la lecture des quatre intégrales que j’ai dans ma bibliothèque. Je remettais à plus tard la lecture de ce grand cycle.

L’adaptation télé m’a donné envie de le voir. Après avoir vu quelques extraits sur le Web, je me suis décidé à acheter ce cycle, en me disant que vu le nombre de personnes qui aimaient, je ne faisais pas d’erreur. Comme il s’agit d’une production anglaise, j’espérais simplement qu’elle serait du niveau de la série Rome ou Les piliers de la terre. Et c’est effectivement le cas.

Dès le départ on retrouve une fantasy qui est proche de notre Moyen-âge. Si une des premières scènes qui se passent de l’autre côté du mur est en partie fantastique, il faudra attendre les trois quarts de la saison pour retrouver à nouveau un soupçon de fantastique. Dans le dernier épisode, la présence de jeunes dragons qui viennent d’éclore annonce une deuxième saison imprégnée de magie et sorcellerie.


George R. R. Martin propose ici une histoire solide, bien ancrée dans un monde qui est cruel et dure. L’histoire se passe sur le continent de Westeros, là où se trouvent les sept royaumes. Ils sont dirigés par un roi dont le trône (de fer) inconfortable est constitué d’armes soudées entre elles. Autour de ce roi, plusieurs maisons qui ne se font pas de cadeaux. Rapidement, on identifie qui sont les bons et les mauvais de l’histoire. La série télé est faite de telle manière que le spectateur ne doit pas se poser de questions. Les éléments du passé sont révélés parcimonieusement.

Dans cette première saison, on découvre la maison Stark, dirigée par Eddard Stark qui a toujours été un fidèle ami du roi Robert Baratheon. Après la mort de la "main" du roi, ce dernier propose à son ami Eddard de reprendre cette fonction. Il est d’ailleurs le seul en qui il a confiance. Eddard (interprété par Sean Bean qui jouait Boromir dans Le seigneur des anneaux) accepte le poste et doit déménager de son fief du nord vers Port Real. Le roi Robert est marié à la reine Cersei Lannister. Ils ont trois héritiers, mais il ne sait pas qu’ils ne sont pas de lui. On découvre avec la maison Lannister, les mauvais de l’histoire, les comploteurs, ceux qui veulent s’emparer du trône de fer et diriger Westeros. Dès le premier épisode, le spectateur découvre toute la férocité de cette maison. Et il y a enfin la maison Targaryen qui a perdu le pouvoir et qui espère le retrouver. D’abord à travers à travers Viserys qui arrange le mariage de sa sœur Daenerys avec un barbare qui possède une importante armée de cavaliers. Ensuite avec Daenerys qui va se retrouver dans une position privilégiée. La fin de la saison la montre en compagnie des jeunes dragons. Ce qui laisse préjugé qu’elle voudra regagner Westeros et s’emparer du trône de fer.

Les intrigues s’enchainent les unes à la suite des autres. Les alliances donnent parfois suite à des traitrises qui retournent complètement la situation. Les enfants ont une grande importance dans cette histoire, car ils sont la clé de l’histoire. Et malgré leur nombre, le spectateur n’aura aucune difficulté à les suivre. On s’attache à certains plus que d’autres. J’ai bien aimé Jon Snow, le bâtard d’Eddard Stark qui est enrôlé dans la garde de nuit.

En dehors des intrigues qui se trament dans l’ombre des maisons, il y a aussi l’autre côté du mur, dans le nord de Westeros. Un danger guette, qui menace tout le continent.

Une particularité de cette série, ce sont les cliffangers à chaque fin d’épisode. C’est irritant, au point qu’on laisse le DVD continuer sur l’épisode suivant. Mais c’est tellement bien fait qu’on ne peut pas le reprocher au réalisateur. Sur les dix épisodes qui forment cette première saison, on a droit à dix cliffanger. Le dernier forçant le spectateur à attendre que la saison deux soit disponible en DVD.

On atteint ici une qualité rarement vue en fantasy. Si les livres sont à la mesure de la série télé, alors on est en face d’un chef-d’œuvre de la fantasy. Il est bien loin le temps du seigneur des anneaux, qui nous a fait rêver, mais qui était très linéaire. Ici, on découvre chaque famille, chaque maison, et malgré le nombre de personnages, c’est facile à suivre. La manière dont l’histoire est présentée captive le spectateur.


Tous ceux qui atteindront la fin de la saison un voudront voir la suite. Le trône de fer est tout simplement excellent. La série télé est fidèle aux livres. Elle ne trahit donc pas l’idée de l’auteur. Une réalisation sobre mais impeccable, une distribution excellente et une histoire qui vaut toutes celles qu’on a déjà pu lire ou regarder avant. Cette adaptation du cycle de George R. R. Martin est une référence.

Personnellement, cela va me forcer à lire les quatre intégrales qui m’attendent, car c’est vraiment excellent. Je pense que je vais être obligé de mettre le trône de fer dans mes deux ou trois livres de fantasy préférées.

À conseiller à tout amateur de très bonne fantasy.

Le trône de fer, saison 1, 2011, coffret 5 DVD, contenant 10 épisodes de 50 minutes.

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