Spectateur (Le)

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Avec un peu de retard, j’ai lu le livre « Le spectateur » de Virginie Vanos. Ce livre s’inscrit toujours dans mon exploration de la littérature belge. Et en matière de littérature, l’auteur est particulièrement à l’aise dans l’écriture. C’est même dommage que ses livres précédents étaient des essais plutôt que des romans.

Virginie Vanos, je la découvre à travers un ami commun aussi auteur littéraire. On pourrait penser que j’aurais dû la découvrir plus tôt, mais au final c’est une bonne chose, car elle écrit très bien.

On peut considérer que ce roman c’est une histoire d’amour caché, de passion enfuie au fond de soi, qui n’est pas vécue de la même manière par les deux personnages principaux de cette histoire. C’est même une tragédie en soi.

Avoir choisi un psychiatre comme personnage central est une gageure. L’image qu’on a en général du psychiatre, c’est celle qu’on voit dans les films, dans lesquels il est demandé à un patient de se coucher sur un divan et de raconter sa vie à celui ou celle qui endosse le rôle de psychiatre. Je suis le premier à reconnaître que c’est aussi l’image que je m’en fais, et je m’en excuse auprès de l’auteur.

Plutôt qu’écrire rapidement une chronique après la lecture du livre, j’ai préféré laisser passer un peu de temps pour m’imprégner de cette histoire, mais aussi pour découvrir ce que l’auteur a envie de communiquer à ses lecteurs. Car Virginie Vanos a un parcours atypique qui vaut la peine d’être connu. Non seulement elle écrit des essais sociologiques ou des livres d’humour satirique, mais en plus on la retrouve devant et derrière l’objectif d’un appareil photo. Photographe et modèle, elle est aussi montée sur les planches pendant plusieurs années. La culture a donc une grande importance dans son existence.

Et ce roman, il parle de quoi ? Il parle d’un jeune psychiatre qui vit une vie sans étincelles, avec ses trois amis aussi dans le domaine médical. On découvre un homme solitaire, un peu imbu de sa personne, qui a parfois des aventures, mais ne vit pas la passion. Jusqu’au jour où un de ses amis lui demande de s’occuper d’une patiente qui est reporter et photographe. La jeune femme n’est pas vraiment un cadeau pour qui l’analysera. Mais notre jeune psy s’y attèle et constate que c’est une femme qui a beaucoup de points communs avec lui. Leurs rencontres épisodiques restent très professionnelles, jusqu’au jour où il remarque qu’il a une vraie attirance pour elle. Attirance qui va le consumé intérieurement, car il ne la lui révèlera pas lors de leurs rencontres. Trop intello, trop intériorisé, trop passif, il rêve une histoire d’amour idyllique avec sa patiente. En fait, il n’est qu’un spectateur de sa propre existence. Il fantasme une relation sentimentale, mais la réalité lui fait découvrir que la belle a des aventures éphémères. Lorsqu’il décide de remédier à cette situation, à lui révéler son amour, en ne la rencontrant pas de manière fortuite, il part à sa rencontre pour ce qui devrait être un beau moment dans son existence. Mais voilà, Virginie Vanos a décidé de prendre une direction que le lecteur n’a pas prévue et que je vous laisse découvrir.

J’aurais aimé une fin différente. Mais c’est le choix de l’auteur de guider le lecteur dans une direction qu’il n’a pas prévue. Il faut respecter ce choix. Au final, un livre très bien écrit, pas très long, qui se laisse lire.

J’espère que Virginie Vanos continuera dans cette voie littéraire, peut-être avec des histoires plus positives pour ses lecteurs. De mon côté, j’ai un vrai auteur à découvrir au sens propre comme au sens figuré, car à l’avenir ce roman en appelle d’autres. À découvrir.

Le spectateur, Virginie Vanos, Edilivre, 146 pages, 2015

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