Seigneur des Isles (Le)
Yole. Tenoctris, magicienne récemment mise de côté par le duc de Tedry, est inquiète : depuis que l'Homme au Manteau l'a remplacée, elle pressent un danger imminent. Pour fuir le chaos qui menace, elle lance un sortilège qui lui permet de voyager dans le temps.
Elle se réveille au bord d'une plage, plus de mille ans plus tard. Garric et Sharina, fils et fille de l'aubergiste de Barca, la recueillent alors. Mais tout bascule le jour où de hauts dignitaires font escale au hameau et révèlent la véritable nature de Garric et Sharina : descendants d'un très grand roi ayant régné sur les Isles des siècles auparavant, leur destinée s'éclaire soudain sous un jour nouveau...
Il m'a fallu beaucoup de temps (à peu près tout le livre, en fait...) pour rentrer dans l'histoire. J'ai trouvé le rythme putôt lent dans la première moitié du roman, le tout émaillé d'un certain nombre de descriptions qui délayent l'action et ne servent au final pas à grand chose.
L'auteur prend le parti de suivre plusieurs personnages : Garric, Sharina, Ilna et Cashel, dont on alterne les chapitres. Si cette alternance permet dans certains cas de donner un bon rythme, je trouve que ce n'est pas le cas ici : chaque chapitre ne comportant que quelques pages (souvent pas plus de quatre ou cinq), à peine a-t-on le temps de se rapppeler où en est l'action et de s'y plonger qu'on en ressort déjà, ce qui casse le suspense au lieu de le créer.
Le récit est également ponctué de comparaisons que j'ai trouvées... particulières (pour ne pas dire ridicules), telles que : "Elles s'approchèrent, aussi dénuées de peur que des rondins roulant sur eux-mêmes".
Je ferai une dernière critique, récurrente de ma part : toutes les héroïnes sont particulièrement belles, et dénotent le manque d'imagination qui frappe un certain nombre d'auteurs masculins dès qu'il s'agit de décrire une femme.
Pour autant, les personnages féminins ne sont, eux, pas trop stéréotypés et ont suffisamment de personnalité pour s'en sortir sans l'aide des hommes, ce qui facilite l'identification.
Autre point positif, je n'ai pas eu d'impression de déjà-vu à la lecture de l'histoire, ce qui est de plus en plus souvent le cas quand je me plonge dans un livre de fantasy. L'univers et l'histoire sont originaux, et l'auteur aborde la magie d'un point de vue particulier, que j'ai trouvé intéressant.
En définitive, je ne sais pas vraiment pourquoi je n'ai pas réussi à rentrer dans ce roman, dont l'atmosphère aurait pourtant dû me séduire. Peut-être est-il tout simplement arrivé à un mauvais moment dans ma vie, et il est possible que je l'aurais davantage apprécié dans un contexte différent.
Le seigneur des Isles, par David Drake, traduit par Jean-Baptiste Bernet, illustré par Pascal Casolari, Editions Bragelonne (599 pages).
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