Le fabuleux pétrin de Walter Desiny de Xavier Watillon

La maison de Walter devait être maudite, c’est du moins ce que pensait son unique habitant. Dès qu’il y revenait, les horloges freinaient jusqu’à ce que les secondes s’apparentent à des heures, lui faisant regretter son appartement de ville. Pourtant, Walter se refusait à vendre sa maison familiale et pour se donner bonne conscience, il y passait de temps à autre quelques jours solitaires, perdu au fin fond des campagnes.

Il s’était levé tôt pour profiter du jour et avait commencé par faire son ménage. Il avait méticuleusement ciré chacun des meubles, aspiré le plancher, nettoyé sa cuisine et lavé ses carreaux. Puis, à court d’idées, il s’était avachi dans un fauteuil de cuir. Le coucou du salon ne tarda pas à crier qu’il restait bien des heures à combler avant la fin de la journée.

Grattant sa tignasse grisonnante, Walter se cherchait une occupation. La grande bâtisse avait été jadis le théâtre de bien des jeux d’enfants – comment pouvait-elle être devenue si ennuyeuse ? Il contempla l’idée d’aller chercher ses clés, de faire ses bagages, de prendre sa voiture et de prendre la fuite, mais il était certain qu’il le regretterait. Alors, se laissant charmer par ses souvenirs, Walter grimpa les escaliers quatre à quatre et pénétra dans le grenier.

Les biens accumulés par plusieurs générations y étaient minutieusement alignés. Se repérant à l’épaisseur des couches de poussière, l’archéologue du dimanche n’eut aucun mal à exhumer une pile de bandes dessinées dont les couleurs fanées lui décrochèrent un sourire. Furetant çà et là, il récolta une série d’objets susceptibles de tuer le temps ou, à défaut, de le forcer à reprendre son cours – son premier diabolo, un puzzle presque entier, un camion de pompiers et même son Amstrad –, puis il entassa le tout à côté de l’escalier.

Il s’apprêtait à descendre, mais une nouvelle idée germa dans son esprit. Feignant la nonchalance pour un public inexistant, il replongea entre les rangées et se faufila jusqu’aux caisses les plus anciennes. Enfant, il avait passé des nuits entières à rêver de leurs contenus, mais il n’avait jamais osé braver l’interdit parental de ne pas toucher aux vieilles malles. Puis, il avait grandi et les avait oubliées.

Se léchant les babines d’anticipation, il eut tôt fait d’arrêter son choix sur une valise abandonnée près d’une lucarne. Pour faire durer le plaisir, il l’emporta avec sa pile de trésors jusqu’à la table du salon. Le cri des clapets métalliques le saisit d’un frisson. Walter fit un pas en arrière pour mieux contempler sa trouvaille. Les sourcils froncés, il referma le couvercle puis le rouvrit doucement, espérant découvrir un subterfuge quelconque, peut-être un double fond, mais il n’y trouva qu’un écrin contenant sept crayons de couleur.

Déçu mais décidé à ne pas s’ennuyer, Walter les délaissa et jeta son dévolu sur le diabolo. Son agilité d’enfant lui revint aussitôt. Les baguettes se mirent à danser, à se croiser, à s’éloigner. Mu par un enthousiasme démesuré, le jouet s’éleva et frôla le grand lustre, puis prit le chemin du retour et rencontra le front de l’artiste, qui tangua mollement et perdit l’équilibre. Groggy, il secoua la tête pour se débarrasser de la centaine d’étoiles qui lui couvraient les yeux. Sept d’entre elles persistèrent pourtant et se lancèrent bientôt dans une curieuse arabesque.

Walter était assis. Sa main se mouvait doucement. La mallette trônait de côté, son écrin déserté. La table du salon était enjolivée d’un grand glyphe irisé profondément gravé. Incapable de s’arrêter, Walter se vit finir de colorier l’ornement.

À peine eut-il repris possession de ses moyens qu’il lâcha le crayon et s’éloigna de lui. L’objet tomba au sol, la mine la première, et se planta dans le plancher. Puis, il se mit à cracher une fumée colorée. Des volutes identiques jaillirent des six autres crayons et s’amassèrent en une colonne tourbillonnante.

L’orage chromatique s’épaissit et grandit. Plusieurs voix s’élevèrent, résonnant dans la pièce comme des coups de tonnerre.

— Nous sommes… de retour…

— Pour ruiner vos nuits et vos jours…

— Afin de colorer ce monde jusqu’à domination.

Walter aperçut un mouvement caché par la fumée. Il recula encore et s’accola au mur. Sa tête lui hurlait de se carapater, mais ses jambes tremblaient, menaçaient de lâcher. La porte se trouvait de l’autre côté de la table, qui avait disparu dans l’ombre de l’orage. Les gestes s’y firent plus nombreux jusqu’à ce qu’en émerge une première patte, calleuse et déformée. Trois griffes raclèrent le sol, accompagnées d’un soupir de plaisir.

— Rouge le Rustre, enchanté ! cria la bête en s’étirant.

À peine eut-elle fait un pas en avant qu’un autre monstre surgit derrière-elle.

— Orange l’Horrible, redouté ! 

Sa présentation faite, le nouveau venu se décala pour laisser la place aux suivants.

— Jaune le Juste, détesté.

— Vert le Vénal, calomnié.

— Bleu le Baveux… désolé !

— Indigo l’Indigent, indiscipliné.

— Violet le Vil, à court d’idées.

Alignées comme pour une photo de groupe, les créatures contemplèrent la pièce à la recherche de leur libérateur, mais il n’y avait pour seule trace de Walter que le haut de son dos dépassant d’un des meubles. Il serait resté calfeutré derrière son canapé si l’une des entités ne s’était approchée afin de le pêcher d’une main décharnée et de le ramener au cœur de la mêlée. L’homme n’en menait pas large – il flageolait et tentait de se cacher les yeux. Ses gémissements de peur étaient étouffés par les grognements et les rires.

Le coucou choisit ce moment pour marquer l’heure nouvelle. Au milieu du salon, l’oiseau quitta son antre, mais d’une seule bouchée, Bleu bâfra le bibelot. Les craquements de l’encas sortirent Walter de sa tourmente. Il rouvrit les yeux et découvrit un visage cornu, presque au contact du sien. La tête penchée de côté, le monstre l’observait en se léchant les babines.

— Allez, Indigo, lâche-le, c’est bon…,  grommela Jaune.

— Bon ? Il est bon ? Aaaah que j’ai hâte de vérifier ça.

La créature resserra sa prise, bien décidée à gouter l’infortuné Walter.

— Quoi ? Nous sommes là depuis cinq minutes et tu es déjà affamé ?

— Ce n’est pas pour rien qu’on m’appelle l’Indigent !

Sa tirade laissa les autres démons songeurs. L’orage s’était calmé et un silence absolu régnait sur le salon. La langue d’Indigo s’approchait de Walter, qui geignit la première chose qui lui passa par la tête.

— Un indigent, c’est un être dans le besoin. Or, vous ne me semblez vraiment pas…

— J’AI BESOIN, tonna la créature, j’ai cruellement besoin de chair fraîche… Es-tu… frais, mon joli ?

Mais c’en était assez pour le rusé du groupe. Violet le fit taire en martelant la table.

— Tu ne penses pas que… Non, évidemment, aucun de vous ne pense. Ce serait trop demander… Vous rendez-vous seulement compte, bande de nyan cats de gouttière, que ce petit être a dessiné le glyphe arc-en-ciel sans l’aide de personne ? Grâce à lui… nous pourrions retrouver notre gloire d’antan. 

— Qui êtes-vous ? parvint à souffler Walter.

— Qui nous sommes ? Je devrais t’arracher la tête pour ton arrogance. 

Violet grogna et pesta, mais il se mit malgré tout à conter son histoire.

« Nous fûmes les maîtres de ce monde en des temps immémoriaux. Ensemble, nous pouvions tout façonner par notre simple volonté, mais nous fûmes détrônés par un enchanteur daltonien. Il a dérobé nos pouvoirs et les a confinés dans ces crayons de malheur. Puis, il nous a emprisonnés et nous a oubliés. Mais nul ne peut venir à bout des grands démons des couleurs. Nous sommes… les sept prismatiques ».

Walter entrevit une échappatoire et la saisit aussitôt.

— Oh ! C’est donc les crayons que vous voulez ? Prenez-les ! Ils sont à vous. La valise aussi, gardez tout, mais laissez-moi partir…

Toutefois, sa supplique n’eut pas l’effet escompté – les démons se jetaient des regards embarrassés.

— C’est que…, commença Jaune sans trouver la force de continuer.

— On ne sait pas…, reprit Vert.

— Dessiner, finit Violet en grimaçant. Mais toi, petit homme, tu peux nous être utile.

Le Vil était de toute évidence le meneur de la bande. Son sourire satisfait ne laissait aucun doute quant au plan machiavélique qui germait dans son esprit.

— Que dirais-tu de rester en vie, du moins un peu plus longtemps ? Ne laisse pas la fruste de certains balourds te tromper sur nos qualités – les prismatiques sont magnanimes. Si tu te rends utile, tu jouiras toi-même de notre apothéose. Qu’en dis-tu ? 

La bouche de Walter, mue d’une volonté propre née de l’instinct de survie, s’empressa d’acquiescer.

Violet se retourna vers ses compères et éructa de joie.

— VOUS ENTENDEZ, VOUS AUTRES ? C’en est fini de notre décadence. Ce jour marque l’aube de notre renouveau.

*

— Qu’est-ce qu’il fait, bon sang, mais qu’est-ce qu’il fait ?

— Shhht, tu vois bien qu’il se concentre.

— Mais on ne lui a pas demandé de se concentrer. Il n’utilise même pas les crayons !

— Tu vas te taire, oui ?

— Moi, ce que je dis, c’est que pour dessiner avec les crayons, il faut commencer par les prendre en main. Si sa tête est si lourde qu’il doit la tenir à deux mains, je me ferai une joie de la lui alléger…

Enfin, Walter écarta ses mains de ses tempes. Il les joignit au-dessus de sa tête et s’étira le dos. Il fit craquer ses doigts méticuleusement. Puis, sans crier gare, il repoussa sa chaise et se jeta sur le glyphe. Il sentit des échardes lui pénétrer la chair tandis que ses ongles plongeaient dans le bois de la table. En hurlant de douleur, il racla la surface, recouvrant l’œuvre d’art d’une couche de sang. Il répéta l’assaut sans penser à ses mains, ignorant ses blessures et les rires derrière lui.

Les démons s’esclaffaient. Le Baveux se tenait le ventre. Orange se frappait les cuisses. Vert se frottait les yeux, larmoyants d’amusement.

Pantelant et souffrant, Walter s’effondra sur sa chaise.

Violet s’approcha du petit homme et le jaugea, plein d’opprobre. D’un mouvement de queue, il nettoya la table. Le sang s’en écoula et s’amassa au sol. Indigo eut tôt fait de venir le lécher. Le glyphe était intact, mais ce n’était pas le cas du reste de la table, et encore moins des doigts de Walter.

— Tu viens de faire une grosse bêtise… , gronda le Vil en lui montrant les dents. Sans tes mains, tu n’es rien. Nous trouverons quelqu’un d’autre… C’est vraiment pas de bol, tu vas passer à la casserole.

— Non, attendez !

— Que tes mains se réparent ? Sûrement pas. Je suis certain que les rues pullulent d’artistes dans ton genre…

La peur et la nécessité lui faisant oublier la douleur, Walter se leva à moitié pour mieux argumenter.

— Déjà, nous sommes à la campagne. De rues et d’artistes, vous ne trouverez guère… Quand bien même vous dénicheriez mieux qu’un fermier ou un poivrot, aucun d’eux ne pourrait vous servir comme moi.

— Explique-toi… Et vite.

— Je travaille dans un studio… d’animation.

Pour seule réaction, une des paupières du Vil s’éleva davantage. Walter réalisa qu’il leur parlait chinois. Mobilisant toute sa capacité de vulgarisation, il se lança dans une explication qui saurait les convaincre : « Je sais faire des dessins qui bougent ! »

Les mâchoires des démons tombèrent d’ahurissement. Cette fois, Walter avait fait mouche.

*

L’émerveillement passé, les démons tâchaient de comprendre ce qu’on leur proposait.

— Tu dis que nous pourrions capturer une image et ce… cet engin la dessinerait pour nous ?

— Exactement.

— Et nous n’aurions plus qu’à la colorier ?

— C’est bien ça. Et si vous imprimez une suite d’images, il vous suffit de les faire défiler très vite pour les faire s’animer.

– C’est merveilleux…, souffla Vert, au bord des larmes. Comment nommes-tu cette magie ?

— La rotoscopie.

Le Vil avait suivi l’échange d’un regard suspicieux. Il n’aimait pas ce soudain accès d’enthousiasme, mais même sa défiante caboche était affriolée par la proposition. Il ne risquait pas grand-chose – que de perdre son temps –, aussi décida-t-il de lui laisser une chance.

— Dans ce cas, nous pardonnons ton affront à une condition. Il te faudra nous rotoscoper une redoutable armée.

Walter déglutit douloureusement. Il était parvenu à gagner un peu de temps, mais il avait aussi damné le reste de l’humanité.

Quand Violet se retourna vers sa clique, il les découvrit serrés épaules contre épaules, en grande conversation. Ils ne l’avaient pas écouté, occupés qu’ils étaient à voter avec Rouge pour son nouveau surnom. Le démon se redressa et bomba son torse écailleux avant de s’écrier triomphalement :

— À compter de ce jour, je ne m’appellerai plus ni le Rustre ni le Râblé, ni le Rouillé ni le Rusé. Je serai désormais Rouge le Rotoscopé.

Les cinq autres applaudirent. Seuls Violet et Walter se couvrirent les yeux après avoir échangé un regard abattu.

*

Le Vil exigea un essai, une preuve de l’existence de la magie rotoscopique. Dans l’immense grenier, il fallut dix minutes à Walter et à Bleu pour trouver une souris. Lorsqu’ils redescendirent, Walter connecta sa caméra à son ordinateur. Puis, sous les yeux écarquillés des démons surexcités, il détoura le sujet sur un grand nombre de clichés. Les sept prismatiques sursautèrent quand l’imprimante se mit à cracher feuille après feuille des dessins d’une souris aux traits méticuleusement tracés.

Walter ramassa le paquet et retourna jusqu’au salon où les sept crayons l’attendaient.

Puis, malgré la douleur de ses doigts abimés, il se mit à les colorier.

Le grattement des mines sur le grain du papier était parfois ponctué d’un commentaire.

— Plus de jaune sur ses dents ! Elle doit être effrayante !

— Et du vert sur ses griffes, pour les empoisonner.

— De l’orange sur son ventre, pour le lui protéger.

— Mets du bleu sur ses lèvres, je veux la voir baver !

— Et un petit short rouge afin de l’habiller ? 

Le glyphe se mit à sécréter une fumée irisée. La troupe pouvait deviner les bruits de courtes pattes trottinant sur le plancher. Leur rythme s’accélérait à mesure que Walter crayonnait les dessins. Il ne lui resta bientôt plus qu’une page, une dernière touche. Les sept prismatiques se mordaient les lèvres d’anticipation. Ils contemplaient l’endroit d’où leur premier soldat ferait bientôt son entrée. Mais contre toute attente, un craquement retentit et les nuages se dissipèrent sans rien laisser derrière eux.

Les prismatiques se mirent à beugler tandis que Violet se jetait sur Walter et l’empoignait par le cou :

— Qu’as-tu fait ? Où est notre souris ?

Étranglé par la bête, l’homme ne pouvait répondre. Il tendit un doigt tremblant vers la feuille de papier. L’un des crayons gisait : sa mine s’était brisée. Emporté par son geste, Walter avait barré la souris de part en part – la magie des crayons ne pouvait plus agir. Le Vil se pencha sur la table et ramassa la mine. Il lui souffla dessus, puis la remit en place, où elle se rattacha comme si de rien n’était.

Le crayon était réparé, mais le mal était fait.

— Ne peux-tu rien pour elle ? grogna Violet sans grand espoir.

— Non… gémit Walter, je suis désolé. Je ne l’ai pas fait exprès…

Les démons des couleurs le contemplèrent avec fureur. Il se jeta à leurs pieds et se mit à supplier.

— Je vais recommencer ! Laissez-moi réessayer !

Mais la patience des prismatiques atteignait sa limite. La salive du Baveux était hors de contrôle. L’estomac d’Indigo gargouillait avec zèle. L’appétit des démons croissait dangereusement.

Se sachant en danger, Walter scruta la pièce. Il n’avait aucune chance d’en atteindre la porte. Il repensa soudain à une autre merveille que les sept prismatiques ne pouvaient pas connaître.

Avant que les démons ne décident de son sort, il sortit un plumier du tiroir d’une commode. Il retourna à table armé de sa trouvaille : une gomme à effacer datant de son enfance. Elle était toute noircie, maculée et usée, mais elle ferait l’affaire. Elle devait le sauver.

Walter frotta prudemment, tâchant de n’attaquer que le trait importun. Sous les coups répétés, il sembla s’estomper, mais un instant plus tard, il reprit sa couleur. L’homme dut se rendre à l’évidence : sa gomme n’avait aucun effet. Violet s’approcha et grogna d’une voix navrée :

— Nulle gomme mortelle ne peut venir à bout de la magie des prismatiques.

— Mais j’étais à deux doigts de lui donner la vie !

Les sept échangèrent un regard et acquiescèrent du menton. Ils s’éloignèrent de l’homme, se placèrent en rond, puis ils joignirent les mains et se mirent à psalmodier. Une colonne de lumière apparut devant eux, si blanche que Walter dut fermer les paupières. Lorsqu’il put les rouvrir, Violet se tenait devant lui paume ouverte et il lui présentait une gomme immaculée.

— Sauve-la, petit homme, car elle le mérite. Cette créature sera le premier général de notre grande armée.

Les sept prismatiques firent un pas en arrière, laissant à Walter tout l’espace dont il avait besoin. Séchant ses larmes d’un revers d’avant-bras, le dessinateur se plaça par-dessus la souris. Il raffermit son emprise sur la gomme magique et, sans perdre de temps, se jeta sur le glyphe. Chacun de ses mouvements fit naître un hurlement – les couleurs s’estompaient et s’effaçaient à jamais. Il crut sentir une griffe se poser sur son dos, mais la gomme entama l’ultime trait du dessin et le dernier des sept disparut dans les limbes. Walter fit volte-face. Ils s’en étaient allés, laissant derrière eux un magnifique arc-en-ciel traversant le salon.

Après cette journée, Walter emménagea définitivement dans sa maison familiale. Il apprivoisa même la souris du grenier, qu’il nourrit et choya tout au long de sa vie. « C’est là que j’imagine mes plus belles images » se plaisait-il à conter à qui voulait l’entendre.

Après avoir dompté les démons des couleurs, ses songes gardèrent toujours une once de leur folie. Il en fit bon usage, mais dut toujours lutter contre l’envie de tracer le grand glyphe irisé.

Il mourut de grand âge, bien des années plus tard, sa maison débordant de dessins en tous genres. Ce n’est qu’à ce moment que l’arc-en-ciel se volatilisa. Nul ne trouva jamais les crayons de couleur et la gomme magique qui avaient contribué au fabuleux pétrin de Walter Desiny. 

 

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