Labyrinthe, (Le) L'Épreuve T1

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Jamais je n'ai lu un livre aussi vite. 400 pages en deux jours, en pleine période de fêtes, en plus. Moi qui ne suis pas très thriller, best-seller et autres chausse-trappe commerciaux, je me suis fait avoir et j’ai dévoré ce pavé. Je ne sais pas si c'est bien écrit, ou bien traduit, mais que ce soit passionnant, là pas d'hésitation !

Le roman est divisé en 62 chapitres, tous brefs, ce qui donne envie de tourner la page tout de suite. Thomas – il ne se souvient que de son prénom – est catapulté par ascenseur dans un monde inconnu et accueilli par une bande de jeunes garçons excités. Où est-il ? D'où vient-il ? Que vient-il faire ? Il ne se souvient de rien.

L'astuce de l'auteur, ficelle connue de ce genre en SF, consiste à ne rien révéler en une fois, mais par à-coups. Le lecteur découvre ce nouvel univers en même temps que Thomas. Nous sommes dans un espace clos, une grande cour, comprenant quelques locaux, un potager, une cuisine, des animaux élevés, des granges. Espace entouré de murs immenses – le Labyrinthe. Chaque nuit, ses portes se ferment. Gare à qui s'y aventure : des monstres rôdent, les Griffeurs, mi-lézards, mi-limaces, faits de chairs et d'acier, dont la piqûre est atroce. Un sérum existe, mais il faut passer par l'épreuve douloureuse de la Transformation. Ce petit monde fermé, bien décrit, survit depuis deux ans, régulièrement alimenté, sans commentaires, en provisions, par le même ascenseur – la Boîte – qui dépose les nouveaux « pensionnaires ». Un jour, la Boîte amène... une fille, qui se prétend la dernière... Thomas essaye de comprendre l'imbroglio dans lequel ils se trouvent tous. Prenant la tête du groupe, il décide de s'enfoncer dans le Labyrinthe, car il a son idée sur l'origine de leur situation.

Tout cela est parfaitement mené, chapeau à l'écrivain, pas moyen de s'arrêter. Je n'irai pas jusqu'à vous raconter la suite, ni l'explication finale, un rien décevante, car revenant dans des rails SF trop connus. Voilà pourquoi je crains les deux suites parues qui vont, je pense, rejoindre un courant post-apocalyptique éculé.

Mais ce premier volume est passionnant en tant que roman d'aventure. Il m'a évoqué des tas de souvenirs.

Le début fait penser au Monde du fleuve de Farmer, par l'arrivée de gens dans un univers nouveau où tout est arrangé. Pas moyen non plus d'oublier Les déportés du Cambrien de Silverberg, univers carcéral temporel dans lequel arrivent, l'un après l'autre, de nouveaux prisonniers, dont le dernier catalysera toute l'action. Le monde fermé et incompréhensible du Labyrinthe n'est pas loin également des murailles d'Anankè, cycle fantastique fameux d'Henri Vernes (Bob Morane). Enfin, le groupe d'adolescents livré à lui-même, doit sans doute un peu à Sa Majesté des mouches de Golding et peut-être aussi à son avatar SF, Sa Majesté des clones, de Jean-Pierre Hubert, ou même, dans sa quête d'identité, à Projet Oxhatan de Fabrice Colin. N'oublions pas, en effet, que le roman sort dans une collection jeunesse. Cela dit, le film sort actuellement et la bande-annonce est très fidèle à ce que je raconte. Alors, lisez vite le bouquin et filez voir le film !

James Dashner, Le labyrinthe, L'épreuve T1, Pocket Jeunesse,  Univers Poche, ISBN 978-2-266-20012-7, traduction de Guillaume Fournier, 408 p., 18,50 euros

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