La lycanthropie

Oui, qui a peur du loup ? Cette peur est enfouie au plus profond de l’inconscient collectif. Elle hante les contes de tout temps et de tout lieu. Elle est partie prégnante de nos fantasmes. Sans doute quelques obscures ou profondes explications psychanalytiques pourraient-elles venir à bout de nos frayeurs ; les théories freudiennes ont sans doute flirté souvent avec les littératures de l’imaginaire. De plus, il ne s’agit pas, j’oserais dire, d’un simple loup dans ce qui nous intéresse, mais d’un loup-garou, qui se transforme à la pleine lune.

Tout un programme prompt à grossir encore nos peurs intimes, notre imaginaire débordant.


En tout cas, en 1961, Terence Fisher (vous avez dit Dracula ?), frappait fort avec « La nuit du loup-garou ». Dans l’Espagne du XVIIIème siècle, l’enfant né de l’union d’une infirme et d’un mendiant rendu fou et enragé par la captivité, va connaître une bien funeste destinée, et s’en prendre à d’innocentes brebis une fois transformé en loup-garou lorsque la lune devient pleine.

Pour l’époque, un film qui marque et entre dans les classiques du genre.


En 1947, notre Boris Vian national, qui s’était déjà spécialisé dans le roman noir ultra violent, a commis une nouvelle, « Le loup-garou ». Une histoire très « vianesque » où un brave loup de Ville-d’Avray (cité où habitait Vian) se fait mordre par un loup-garou, et se transforme en homme après une nuit de pleine lune. Juste retour des choses peut-on penser. En tout cas, dans cette nouvelle, l’art de Boris Vian sait transgresser les poncifs.


Avec « Le loup-garou de Londres » de John Landis en 1981, point de ce genre de fantaisie. C’est l’histoire de deux jeunes Américains qui viennent se balader tranquillement en Europe, et à qui rien de bon ne va arriver. C’est gore, avec des effets spéciaux du meilleur style.
En plus, il y a une trame sonore qui joue sur le mot « lune » ou plutôt « moon », ce qui vaut d’entendre entre autre « Bad moon rising », morceau héroïque du Creedence Clearwater Revival, le groupe mythique de mes 16/17 ans.

De la musique, il en est encore question et aussi de loup-garou en 1996, avec l’album du même nom dû à Willy DeVille. Ambiances mystérieuses en phase avec le sujet pour cet enregistrement du très latino Willy.


Le lycanthrope est comme le vampire : un incontournable. Et j’irai jusqu’à comparer les deux à des morceaux de blues. Ça semble toujours un peu pareil, mais c’est en fait à chaque fois nouveau et différent. De ces histoires de loups transformistes, on ne s’en lasse pas, et on en redemande Et comme pour les vampires, peut-être qu’un loup-garou est toujours tapi dans l’ombre, même s’il garde son aspect humain L’intention seule compte, et dans ce sens, les exemples pourraient ne pas manquer.

« Les loups sont entrés dans Paris », chantait en 1967 Serge Reggiani ; alors restons sur nos gardes !

Pour ce thème :

- « Le loup-garou » de Boris Vian - Le livre de Poche.

- Le DVD du film de Terence Fisher, « La nuit du loup-garou ».

- Le DVD du film de John Landis, « Le loup-garou de Londres ».

- Le CD « Loup-garou » de Willy DeVille.

Et puis, en prime, de nouveau le mystérieux Sine qua non, avec « L’employée » en cliquant sur :

http://www.ciel-et-enfer.net/l-employee-666.texte