Mystère Fulcanelli (Le)

Un meurtre dans une vieille église de Séville, un assassinat dans une bibliothèque parisienne, un ancien manuscrit dérobé… Et voilà que surgit de nouveau le nom du plus mystérieux alchimiste du vingtième siècle : Fulcanelli ! Depuis près de cent ans, chercheurs et historiens tentent de découvrir qui se cachait derrière cet énigmatique pseudonyme. En acceptant de mener l’enquête, Ari Mackenzie, ancien commandant des services secrets, fait une plongée vertigineuse dans les milieux ésotériques du siècle dernier. Parviendra-t-il à dénouer la plus étonnante intrigue de l’histoire de l’alchimie ?

L’année dernière, Henri Loevenbruck nous avait offert un voyage dans le passé, sur les traces de son excellent « Apothicaire ». Pour sa « cuvée 2013 », il retrouve son personnage de flic désœuvré, Ari Mackenzie, et il le lance sur les traces d’un mystère authentique, celui de l’identité de Fulcanelli, auteur énigmatique de deux ouvrages qui enflammèrent le milieu ésotérique à partir des années 60. Une folie fulcanelienne alimentée non pas tant par le contenu de ces études, mais bien par l’identité de leur auteur, restée, jusqu’à ce jour, totalement obscure.

Passionné par le sujet depuis son adolescence et la lecture du « Matin des Magiciens », de Louis Pauwels et Jacques Bergier, Loevenbruck entremêle, avec un sens du rythme et de la formule, toutes les recherches qu’il a pu effectuer sur le sujet avec une affaire criminelle fictive, mettant en scène les disciples d’un mystérieux groupement ésotérique baptisé les Fils d’Héliopolis.

Si ce roman se laisse parcourir sans ennui, les qualités d’écrivain de l’auteur du « Syndrome Copernic » ou des « Cathédrales du Vide » n’étant plus à prouver, on regrettera toutefois l’aspect trop classique du volet « policier » de l’aventure, qui se résume à une sorte de chasse au coupable trop clairement balisée, où les indices et les crimes s’enchaînent avec une régularité parfois monotone.

Reste que « Le mystère Fulcanelli » lui-même est fascinant, entre canular savamment orchestré par un petit groupe d’ésotéristes allumés et œuvre maîtresse d’une réflexion symbolique à jamais inachevée. Et c’est clairement cet aspect qui ne manque pas d’interpeller Loevenbruck, lui qui adore confronter ses personnages à des quêtes initiatiques où le chemin parcouru, la réflexion, la transformation des âmes et des consciences ont bien plus d’importance que la « récompense » finale.

Mais ce livre ne laisse pas pour autant le lecteur dans l’expectative, ou la posture (trop aisée) du « il vous reste à vous faire une idée par vous-même », puisqu’il propose sa propre solution au mystère et dévoile une identité plausible de Fulcanelli.

Ou quand la fiction résout les énigmes de la réalité, sans pour autant s’embarquer dans de fumeuse interprétation… Un certain Dan Brown devrait en prendre de la graine !

Le mystère Fulcanelli d’Henri Loevenbruck, Flammarion