Moïra (La) et Gallica

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C’est ainsi que j’ai reçu ces livres. Avant cette lecture marathon, je ne connaissais pas Henri Loevenbruck. Allez savoir pourquoi ! J’avais pourtant tenu dans mes mains certains de ces romans. Mais savoir qu’on s’engage pour un si long cheminement et avec les délais d’attente entre les parutions, je remettais à plus tard. Là, l’opportunité, c’est cette intégrale proposée par les éditions Bragelonne, c’est irrésistible.
6 romans en deux bouquins, un peu gros pour les manipuler aisément. Mais rassurant pour le lecteur vorace. Vous êtes certain de ne pas manquer de lecture pour un temps. A condition que ça vous plaise évidemment !


La Moïra : très vite, le lecteur est happé dans le livre sur les traces d’Aléa, la fillette abandonnée et celles de la louve. On sait qu’elles vont se rencontrer et on attend le moment.

Situons l’histoire. C’est dans un moyen âge imaginaire et en même temps plein de détails véridiques.

Nous sommes en Gaelia, autrement dit l’Irlande et le roman est nourri, pétri, coloré, rythmé par la celtitude.

D’autant plus que la trame narrative est entrelacée. Un temps avec Aléa, un temps avec les loups, un temps avec les druides, un temps avec les Tuathanns, un temps avec….

Un véritable entrelacs celtique dont on dévide les fils un à un. Comme un tissage de nœuds qu’on délivre bout par bout…

Il y a les personnages, leurs sentiments. Le récit est imagé. On voit une tapisserie médiévale se dérouler devant nous et on participe aux couleurs…

Il y a des nains, des lutins, des elfes... Tout pour rêver plus loin.

Tout le long du récit, tout comme Aléa, on se demande quelle est la signification exacte de la « Moïra ». Et tour à tour, on suit les réflexions des différents personnages, le destin, la fatalité, dieu, l’esprit, la spiritualité, la nature… On cherche. Pour finalement trouver qu’il y a une troisième voie à défricher…


Gallica : là, nous sommes une vingtaine d’années plus tard, en France médiévale et imaginaire. L’Angleterre, le royaume de France, les croisades, les Cathares, le pouvoir de la papauté, les hérésies et le diable… Tous les ingrédients pour une aventure lisible par les adolescents tout autant que les adultes.

En supplément d’âme une histoire d’amour pour rêver… Comme une enluminure de l’amour courtois avec en fond sonore une balade d’un troubadour.

Côté ambiance, ce sont les enluminures, les vitraux, les gargouilles des cathédrales, la quête des compagnons du Devoir, ancêtre de notre compagnonnage toujours vivant aujourd’hui, les prémices de la Franc-maçonnerie aussi qui sont le décor de ce roman-ci.

Pour commencer, on s’attache aux pas tourmentés de Bohem, fils de louvetier, mis à l’écart de la communauté pour avoir voulu sauver un loup d’un massacre rituel. Les loups, les brumes comme on les appelle dans le roman comme toutes les créatures merveilleuses représentent le diable. Heureusement, Bohem et son amie Vivienne vont trouver le chemin du cœur des hommes pour pacifier tout cela.

J’avoue que j’ai callé sur tout ce qui concernait les épisodes « politiciens » de l’histoire. Dès le début du troisième roman, j’ai donc sauté ces pages. C’est parce qu’à toute force je voulais savoir si Bohem allait sauver Vivienne et sauver le monde par la même occasion. Je n’en pouvais plus.
Si Merlin allait rester un méchant homme ? Si les brumes allaient être sauvées ? Le destin du Roi de France, de celui d’Angleterre et le Maître de la Milice du Christ m’ont paru accessoires, les ayant classés dans la catégories des méchants qu’on ne peut sauver, des médiocres qui attachent plus d’importance à leur pouvoir qu’au bien être du peuple, je les ai quelque peu zappés, enfin pas trop, histoire de comprendre la suite du récit.


Je crois savoir qu’Henri Loevenbruck avait prévu d’écrire une « suite » qui se déroulerait en 1871, lors de la commune de Paris. Enfin, je suppose qu’il s’agirait d’une commune de Paris légendaire. Dans un espace temps imaginaire, juste un pas sur le côté. Et franchement, j’aimerais bien qu’il lâche un temps ces projets de thriller pour s’acquitter de ce que j’estime être son devoir.

Savoir ce qu’il est advenu des brumes, des compagnons et de l’accord des hommes avec la nature.

Henri Loevenbruck, au nom de tous les lecteurs, s’il vous plait, la suite en 1871 …

Gallica, édition intérgrale, par Henri Loevenbruck, illustrée par Stéphane Collignon, Bragelonne.

La Moïra, édition intégrale, par Henri Loevenbruck, illsutrée par Stéphane Collignon, Bragelonne.

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