Incroyable Hulk (L')
La fureur de vivre
Les raisons de la colère
Pour fuir la société et rester hors de portée de ceux qui lui veulent du mal, le Dr Bruce Banner s’est exilé au bout du Monde. Il vit depuis quelques temps à Rio de Janeiro où il gagne sa vie en travaillant comme simple ouvrier dans une usine de mise en bouteille tout en continuant ,pendant ses heures libres, à rechercher inlassablement un antidote aux effets des radiations gamma qui ont créé Hulk. Il échange régulièrement une correspondance codée par Internet avec le Pr Samuel Sterns, un biologiste susceptible de détenir peut-être une solution à son problème.
Bien qu’il soit extrêmement prudent et vit sous une fausse identité, le Général Ross a quand même fini par retrouver sa trace et envoie sur place un commando d’élite, sous les ordres d’Emil Blonsky, afin de le capturer. Banner réussit toutefois à leur échapper de justesse et s’enfuit de nouveau. Après avoir traversé l’Amérique Latine, il décide de rentrer aux USA où il retrouve non seulement l’amour de sa vie et ses anciens ennemis mais s’en découvre aussi un nouveau. En effet, après avoir servi de cobaye en se faisant injecté un sérum expérimental, Blonsky est devenu l’Abomination, un monstre incontrôlable dont la force et la puissance sont nettement supérieures à celle de Hulk. Pour sauver New York de la destruction totale, Banner va devoir faire appel au monstre qui sommeille en lui.
Science et conscience
Bruce Banner est un brillant scientifique et tout ce qu’il désire, c’est qu’on le laisse seul dans un laboratoire assez longtemps pour qu’il puisse mener à terme ses recherches. Malheureusement pour lui, il se passe toujours quelque chose qui l’oblige à fuir dans la mesure où ses ennemis ne lui laissent jamais de répit. A chaque fois qu’il est blessé, en situation de stress ou en colère, il se transforme en Hulk, une créature colossale à la force phénoménale et animée d’une rage incontrôlable. Pour éviter que Hulk n’apparaisse, Banner sait qu’il doit apprendre à contrôler ses émotions en toutes circonstances, ce qu’il n’arrive malheureusement pas toujours à faire. Quand Banner devient Hulk, sa conscience disparaît sous la colère du monstre et il perd alors tout contrôle sur les actes commis par son alter ego à la peau verdâtre. Banner cherche désespérément un antidote pour ne plus se transformer en Hulk, ce qui lui permettrait enfin de redevenir normal et de reprendre son ancienne vie ainsi que sa place dans la société. A contrario, Hulk considère Banner comme un faible et il voudrait ne jamais plus redevenir Banner.
Lorsque Banner découvre l’existence de l’Abomination, il culpabilise. Il se sent responsable car il pense que si cette horrible créature a été engendrée, c’est de sa faute quand il réalise que l’Armée a utilisé son propre sang contaminé ainsi que les procédés qu’il avait mis jadis au point pour créer un Super Soldat. Il se dit que cela ne serait pas arrivé sans lui. Du coup, il se sent obligé de sortir de sa retraite et de se conduire en héros pour corriger ses erreurs et affronter l’Abomination dans un duel à mort.
De son côté, le Général Ross joue les Dr Frankenstein en transformant Blonsky en monstre incontrôlable. Depuis qu’il a pris conscience de la force destructrice de Hulk, il rêve de reproduire le processus afin de l’utiliser à des fins militaires. C’est pourquoi il tente de mettre au point un sérum pour créer des Super Soldats surpuissants. Quant au Pr Samuel Sterns, à qui Banner a fait confiance et a envoyé des fioles de son sang en pensant qu’il allait l’aider à trouver l’antidote, il a d’autres projets en tête. En réalité, ce dernier cherche à comprendre les mécanismes de la transformation de Banner pour créer d’autres Hulk à l’insu de tout le monde.
La rage au cœur
Cela fait maintenant 5 ans que Banner est en cavale et sa principale préoccupation est toujours la recherche d’un antidote capable de faire disparaître, une fois pour toute, le Mal qui sommeille en lui. Par précaution, il ne séjourne jamais très longtemps au même endroit, se fait le plus discret possible et reste surtout le plus loin possible de ceux qu’il aime (aussi bien pour ne pas se faire repérer que pour ne pas les mettre en danger) et de ceux qui veulent le capturer pour s’emparer du pouvoir qui est en lui dans le but de l’utiliser à mauvais escient. Tout prend une autre tournure quand il finit par rentrer au pays et y retrouve l’amour de sa vie, ses anciens ennemis ainsi qu’un nouveau particulièrement terrifiant.
Son histoire d’amour contrariée avec son ancienne collègue de travail, la brillante biologiste Betty Ross, reste malheureusement toujours impossible tant qu’il n’aura pas réussi à trouver le remède capable d’éradiquer Hulk à tout jamais. Sa frustration d’amoureux transi ne fait d’ailleurs qu’accroître la souffrance qu’il ressent. Cela n’empêche toutefois pas Betty de le soutenir dans les moments difficiles et de tenir tête à son père, le Général Ross, qui continue à traquer impitoyablement Banner comme une bête sauvage. Quant au Général Ross, il est déchiré entre son amour pour sa fille et sa loyauté envers son pays mais arrêter Banner est désormais devenu pour lui une véritable obsession, à tel point qu’il va même en arriver à mettre la vie de sa fille en danger.
Transformers
Si la transformation de Banner en Hulk est purement accidentelle, celle de Blonsky en Abomination est, au contraire, pleinement voulue et scientifiquement orchestrée sauf que là, les choses dérapent dans la mesure où le dosage expérimental du sérum injecté au cobaye finit par avoir à la longue des effets secondaires imprévisibles. Blonsky est un soldat aguerri, ayant fait toute sa carrière dans les Forces Spéciales, qui a soif de pouvoir et de gloire. Après s’être porté volontaire auprès du Général Ross pour être exposé aux mêmes rayons que Banner, il finit par se métamorphoser en un horrible monstre encore bien plus puissant et enragé que Hulk.
Sa transformation en Abomination se déroule en deux temps. Tout d’abord, il reçoit une série d’injections de sérum de Super Soldat, sous la supervision du Général Ross, ce qui déclenche son évolution en machine de guerre.
Par la suite, il fait appel aux services du Dr Sterns pour se faire transfuser en secret du sang appartenant à Banner ce qui engendrera son horrible mutation en Abomination. Contrairement à Hulk, qui peut redevenir Banner, la transformation de Blonsky en Abomination est irréversible et donc définitive. Au fil du temps, son corps ne cesse de muter et fait de lui une créature monstrueuse. En effet, les injections ont profondément modifié son métabolisme et provoqué une croissance rapide de ses os en dehors de son corps créant ainsi autour de lui une sorte d’exosquelette composé d’une épine dorsale et de plaques d’os qui recouvrent sa tête ainsi que sa poitrine.
Lors du combat final entre les deux créatures dans les rues de New York, si Hulk mesure 2,75 m de haut, l’Abomination culmine à 3,35 m, ce qui lui donne un énorme avantage. Une fois transformé en Abomination, Blonsky fait carrément figure “d’arme de destruction massive” à lui tout seul. C’est Rhythm & Hues qui s’est chargé des effets spéciaux. Le film comporte plus de 900 plans à effets visuels dont 450 rien que pour Hulk en images de synthèse.
La poursuite infernale
L’Incroyable Hulk revient aux sources du comics originel ainsi que de la série TV culte qui en découla en accordant une large place au conflit intérieur qui déchire Banner, cet antihéros qui ne veut pas de son pouvoir mais qui est aussi bien conscient qu’il ne doit laisser personne s’en emparer pour faire le Mal. Le scénario transpose certains éléments pour les mettre au goût du jour (plus particulièrement en ce qui concerne les états de service de Blonsky puisque la Guerre Froide fait depuis longtemps partie du passé). Cette nouvelle version des aventures mouvementées du géant vert prend des allures de road movie qui démarre avec une course-poursuite échevelée au cours de laquelle Banner est traqué sans pitié par des troupes d’élite commandées par Blonsky, lui-même obéissant aux ordres du Général Ross, dans les ruelles des favelas de Rio et se poursuit avec l’éprouvant périple effectué par le fugitif dans différents pays d’Amérique Latine avant de se terminer à New York.
Le scénario prend toutefois le soin d’alterner les scènes d’action particulièrement musclées avec celles où prédomine l’introspection permettant ainsi non seulement de mieux appréhender la dualité de Banner ainsi que sa lutte constante pour échapper à la domination de son alter ego mais aussi la complexité de certains autres personnages aux tempéraments torturés. Le choix (a priori curieux) de remplacer Eric Bana par le toujours excellent Edward Norton pour incarner ce scientifique introverti, que son destin tragique oblige à s’exiler de son propre chef afin de protéger le Monde de cette chose terrible qui sommeille au plus profond de lui, donne du coup une nouvelle dimension dramatique au personnage en mettant en avant son côté sombre, sa tristesse et voire même parfois un certain mutisme.
Après avoir déjà montré son indéniable sens de la mise en scène (avec Le Transporteur 1 et 2 ainsi que Danny The Dog) Louis Leterrier s’est donc retrouvé aux commandes d’une superproduction de 150 M$ ce qui lui a permis, entre autre chose, de nous livrer un combat épique et interminable entre les deux créatures dans les rues dévastées de Manhattan. Même si ce choc des Titans reste impressionnant, il a malheureusement un air de déjà-vu en raison de la sortie récente sur les écrans d’Iron Man, produit par les mêmes Studios Marvel, qui nous montrait un duel dantesque similaire entre Iron Man et Iron Monger. Il est indéniable que le casting de qualité apporte beaucoup à l’intrigue mais malheureusement certaines scènes pâtissent au niveau des effets spéciaux d’un problème de proportions qui varient d’un plan à l’autre dans une même séquence entre les créatures infographiques et les personnages filmés en prise de vue réelles avec lesquels elles interagissent. Comme d’habitude, les fans s’amuseront avec les incontournables cameos de Stan Lee et Lou Ferrigno.
L’Incroyable Hulk
Réalisation : Louis Leterrier
Avec : Edward Norton, Liv Tyler, Tim Roth, William Hurt, Tim Blake Nelson, Ty Burrell
Sortie le 23 juillet 2008
Durée : 1 h 52