Alien Earth

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J’avais lu ce roman en anglais bien avant que les œuvres de Megan Lindholm ne rejoignent celles de Robin Hobb sur les étagères des distributeurs français. Sur la page qu’elle a consacrée à ses premières œuvres, celles parues sous son premier pseudo d’écrivain (ses articles de revue étaient signés Astrid Lindholm), Margaret Ogden indique qu’elle demeure partagée sur le sentiment de succès ou d’échec qu’elle doit garder de son unique tentative d’écrire de la SF, publiée aux Etats-Unis par Bantam Books. Personnellement j’estime que le livre est une réussite, pour ce qui est du sentiment qu’il donne ; je ne citerai pas en détail les multiples références auxquelles ce livre me renvoie (Robert F. Young pour un livre traduit en français, Gordon R Dickson et Wallace West pour des livres non traduits), mais il s’agit d’une histoire de pure SF, même si les vaisseaux pensants de l’histoire préfigurent ceux des Aventuriers de la mer.

Avant d’ouvrir ce volume et de relire le roman, je suis effaré par la 4° de couverture, qui nous dit que « Robin Hobb s’est détournée de la fantasy qui l’a rendue célèbre le temps d’écrire ce somptueux roman de science-fiction qu’elle a signé Megan Lindholm » : c’est un contresens chronologique absolu, puisque les romans signés Megan Lindholm sont antérieurs à l’écriture des œuvres signées Robin Hobb et au succès de ce second pseudo. Même si il est effectif que, dès ses débuts, Megan Lindholm écrivait plutôt de la fantasy et que « Alien Earth » reste une œuvre isolée dans l’œuvre de Margaret Ogden…

Le thème : alors que la destruction écologique de la Terre a atteint un point considéré comme irrémédiable, des extraterrestres insectoïdes, les Arthroplanes, sont venus proposer d’emporter sur leurs Anilvaisseaux quelques colons pour habiter des planètes à l’écologie harmonieuse, à condition pour eux de respecter la dite écologie et de s’y intégrer. Le Conservatoire, l’autorité qui gouverne les humains, les rend de plus en plus dépendants de cette écologie ; rapetissés, modifiés, adaptés, les derniers humains sont à la veille de la disparition finale. Un groupe d’opposition parvient, à l’insu du Conservatoire, à affreter un Anilvaisseau pour aller voir si, cent générations après la disparition des humains sur Terre, la nature a pu redevenir vivante et si un retour serait possible. Le drame de cette redécouverte va se jouer en huis-clos entre l’Arthroplane qui possède le vaisseau, les deux humains qui en constituent l’équipage, un survivant de l’émigration caché par l’Arthroplane et le vaisseau lui-même qui, au contact des humains, apprend qu’il peut être autre chose qu’un esclave de son parasite Arthroplane. La fin du roman est ouverte : d’autres humains reviendront-ils ? L’Anilvaisseau parviendra-t-il à libérer certains de ses semblables ? Le lecteur en a l’espoir…

Tout le talent de la future Robin Hobb est déjà là, toutes ses qualités de poésie et d’écriture ; la traduction m’a paru réussie, j’ai retrouvé mon émerveillement de la première lecture en V.O. et ne peux que conseiller ce livre.

Megan Lindholm, Alien Earth, traduction : Claudine Richetin, couverture : Manchu, 544 p., Livre de Poche n° 27057

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