Proust était un neuroscientifique

Auteur / Scénariste: 
Traducteur: 

Troublant livre trop dense pour être résumé.


Ce tableau (La Montagne Sainte Victoire, Cézanne,1904) est l’œuvre d’un homme qui a représenté exactement ce que « voit » un œil si son nerf optique ne transfère pas l’image en vue d’interprétation vers le cerveau. A son époque, il a eu peu de succès avec ses œuvres « décalées ».

Le grand cuisinier Escofier a travaillé le goût des aliments. Sans le savoir, il a renforcé l’idée de Proust dans son célèbre de texte sur « la madeleine » : l’idée, le souvenir qu’inspire l’odeur, le goût ou la vue d’un aliment donne au cerveau l’occasion d’interpréter. Soit le cerveau associe à un souvenir, soit à un goût déjà « catalogué » dans sa bibliothèque personnelle, soit simplement l’apparence génère l’envie de le manger (le tout lié par association mentale au vécu : un morceau de chocolat en forme de crotte de chien ne va pas sembler aussi bon que s’il est dans un papier d’emballage d’un grand pâtissier).

Plusieurs artistes sont étudiés ici : Walt Whitman, Georges Elliot (poète inconnu des non anglophones, j’ai zappé), Auguste Escofier, Marcel Proust, Paul Cézanne, Igor Stravinski, Gertrude Stein (zappé) et Virginia Wolf.

Techniquement cela vaut ce qu’on en attend : des surprises. C’est encore assez facile de se retourner sur le passé pour l’interpréter, un peu comme les poésies où on trouve des choses que je ne suis pas certaine que l’auteur ait simplement pensé à mettre dans ses rimes. Mais l’exercice est fréquent dans nos écoles et donc en soi, de plus par un spécialité du sujet, Jonah Lehrer, lui-même neuroscientifique, l’ouvrage peut en intriguer plus d’un.


Proust était un neuroscientifique par Jonah Lehrer, traduit par Hayet Dhifallah, Robert Lafont

Type: