Entité 0247 (L')
Travis Chase a décidé de tourner la page. Ex-flic, ex-taulard sorti de quinze ans de prison, il entreprend un long périple dans la nature sauvage des Rocheuses de l’Alaska. C’est là qu’il tombe sur l’épave d’un 747. À bord, tous les passagers ont été assassinés. Parmi eux, l’épouse du Président des États-Unis. Et ce n’est que le début d’un cauchemar improbable, car Travis Chase va se retrouver impliqué dans une guerre souterraine qui infecte le monde entier depuis trois décennies. Une guerre pour la possession d’une redoutable technologie futuriste d’origine mystérieuse. L’enjeu n’en est rien moins que l’avenir de l’humanité.
Après avoir lu quelques livres costauds (aussi bien en poids qu’en contenu), j’avais besoin de quelque chose de plus léger et de moins prise de tête. Et j’ai été servie. L’entité 0247 est arrivé(e) à point et m’a offert le moment de détente décomplexée dont j’avais besoin.
C’est que Patrick Lee a fait de son récit de science-fiction un pur produit « hollywoodien », entre thriller technologique et action « burnée » pure. Je me suis d’ailleurs régalée les deux premiers tiers du roman, habités par un héros badass au grand cœur qui serait magnifiquement interprété par un acteur à la Jason Statham, accompagné de la sempiternelle blonde taillée pour la course caractéristique de la production cinématographique de ces dernières années (là je sèche pour l’actrice... Scarlett Johansson ? Anna Paquin ? Je pencherai quand même pour Rosamund Pike, c’est elle que j’avais le plus en tête en lisant ce livre). Mes références ne sont pas gratuites, je suis persuadée que L’entité 0247 donnerait un film d’action on ne peut plus honnête entre les bonnes mains, il m’a en tout cas fait l’effet d’être écrit sur le mode « scénario », avec tous les avantages (visualisation rapide - même si l’auteur a quand même du mal à décrire de manière claire les passages plus mouvementés) et inconvénients (écriture synthétique, parfois même un peu trop basique - je n’ai en tout cas trouvé aucun intérêt à la chose de ce côté-là).
Cependant, le plaisir tout bête et récréatif que j’ai pris à la lecture de ce livre s’est un peu terni dans sa dernière partie, quand quelques incohérences ont fini par transparaître. Je sais, d’habitude, dans ce genre de récit, on en fait simplement abstraction. Mais à partir d’un moment, je n’ai plus pu, celles-ci s’enchaînant et gênant la crédibilité du reste de l’histoire. Et c’est dommage, parce que sans ça, ce roman aurait constitué un petit plaisir « coupable » bien sympathique. Mais je n’ai pu m’empêcher de rester un peu plus marquée par ses défauts que par ses qualités en le refermant...
Au final, L’entité 0247 est un livre d’action basé plutôt plaisant sur quelques éléments science-fictionnesques. Il ne se prend pas la tête (et ne nous la prend pas en même temps), mais se laisse justement un peu trop aller et perd ainsi énormément en crédibilité. Pour un moment de détente, sans plus.
L’entité 0247 de Patrick Lee, traduction de Patrick Couton, illustration de David Demaret, L’Atalante, coll. La Dentelle du Cygne, 312 pages