LE ROY Philip 06 : Interview de fous


Ecrire pour les ados, est-ce différents que d’écrire pour les adultes ?

Ecrire pour les ados, c’est s’adresser à des lecteurs qui ne sont pas encore formatés par la société de rationalisation, ni conditionnés par les médias, ni soumis aux diktats culturels, ni abêtis par l’obligation de gagner leur vie. Ecrire pour les ados, c’est écrire pour des esprits verts encore vifs, ouverts, fonctionnant à cent à l’heure. Ecrire pour les ados, c’est chambouler les codes et repousser les limites imposées par les codes du conformisme dont se satisfont les adultes.

Comment as-tu choisi ces ados complètement déjantés ?

Mes ados, je les ai choisis en regardant autour de moi : les copains de ma fille de 14 ans, mes jeunes élèves de viet vo dao, les patients borderline d’amis éducateurs... Les ados sont des êtres inadaptés à la société qu’on leur impose et dégoûtés par le monde pourri dont ils héritent. Alors quand la nature les dote en prime de lourds handicaps qui les marginalisent un peu plus, ils deviennent inévitablement mes héros.

Tes infos concernant les requins sont-elles réelles ?

Oui, m’sieur, malheureusement. Elles sont certifiées conformes après enquête approfondie sur le sujet. Quand j’écris une histoire, j’aime rayer le vernis et aller à contre-courant des idées reçues. Dans « Blackzone », ce sont des ados handicapés et des requins, maillons vitaux de l’écosystème, qui sauvent le monde.

Y aura-t-il une suite avec « La Brigade des fous » ?

Elle est en cours d’écriture. Avec les mêmes héros et une histoire aussi terrifiante que celle de « Blackzone » qui révèlera une nouvelle menace environnementale et répondra à quelques questions qu’on peut se poser sur les personnages dans la première aventure.

Bientôt un nouveau Nathan Love ?

J’ai une mauvaise nouvelle et c’est toi Marc qui décroche le scoop : Nathan Love est mort ! En tout cas, c’est la version officielle de sa disparition au cours d’une mission commanditée par Whitestone. Eh oui, la taylorisation généralisée a eu raison de ce personnage hors norme qui n’avait plus sa place dans le PIP (Paysage International du Polar). Mes lecteurs ados liront peut-être un jour l’une des trois aventures de Nathan Love qui délivre quelques clefs sur le monde qui les attend.


Et Angelina Jolie ?

Une icône, une vraie. Une bonne personne, une belle créature, une artiste brillante, une femme influente. Il m’était impossible de ne pas l’inclure dans mon univers peuplé de femmes fatales et de maîtres du monde. Angelina rencontre donc Nathan Love dans « La Dernière Frontière ».

Tes projets ?

Comme tu l’as compris, je suis en train d’écrire le prochain épisode de la Brigade des Fous. Je pars d’ailleurs cette semaine en repérage en Provence. J’ai le soutien d’une bonne maison d’édition derrière moi (Rageot) qui résiste à l’uniformisation littéraire en France.

Parmi mes autres projets, il y a un manuscrit explosif que je réserve à une maison d’édition qui ne caresse pas la bêtise humaine dans le sens du poil et qui ne se dégonflera pas devant les risques encourus par sa publication.

Critique de « Blackzone »

Photos, ©Philip Le Roy (blog)

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