Kiss Kiss Bang Bang de Shane Black

Je vous l’avais dit, Shane Black s’invite plusieurs fois dans cette sélection de films à (re)découvrir durant la période de Noël. Ici, le scénariste de  L’arme fatale passe derrière la caméra et réussit une passe de trois. Il rend hommage aux polars des années 50, il parvient à actualiser la forme de ces histoires mille fois vues où un homme ordinaire se retrouve dans une situation extraordinaire et enfin il rend à Robert Downey Jr la place qu’il mérite au panthéon hollywoodien, lui qui s’était perdu dans les paradis artificiels et les délires de toutes sortes après le succès du début de sa carrière.

Dans le rôle d’un petit voleur à la recherche d’un cadeau de Noël pour son fils (une idée que Black a déjà exploitée, lors d’une courte scène de Au revoir à jamais… rien ne se perd chez les scénaristes de talent…) Robert Downey Jr finit sa course dans le « petit » monde du cinéma de seconde zone. Dans la foulée, il se retrouve à faire équipe avec un détective privée gay, spécialisé dans les affaires de starlettes et de producteurs véreux. Nul besoin d’aller plus loin pour comprendre que Shane Black prend un malin plaisir, en toute liberté, à jouer avec les codes qu’il a lui-même inventés. Du buddy movie, en passant par le film d’action et surtout le fonctionnement particulier de la machine hollywoodienne, c’est un véritable festival, un régal pour les yeux et les oreilles !

Aux commandes d’un « petit film », Black se permet aussi de jouer avec la forme cinématographique, afin de la tordre et de lui offrir des atours originaux. Illuminé par une brochette d’acteurs en confiance (Val Kilmer mérite un oscar pour son second rôle à des lustres de sa personnalité de beau gosse rebelle…), Kiss Kiss Bang Bang avait été injustement ignoré par le public lors de sa sortie !

Ah, encore une chose, l’origine du titre est à chercher du côté de la critique de cinéma Pauline Kael, qui disait souvent, non sans humour, que pour réussir un film à Hollywood, il suffisait d’avoir une femme et une flingue… Une idée qu’elle résumait par la formule « Kiss kiss… Bang bang ! ».

Les scènes cultes

- Robert Downey se fait torturer, des pinces électriques autour du sexe… Et Val Kilmer tente de convaincre le gangster aux commandes qu’il utilise cette méthode simplement parce qu’il aime voir un sexe d’homme… Et qu’il n’est rien d’autre qu’un homosexuel refoulé.

- Poursuivi après un vol qui a mal tourné, Robert Downey Jr déboule, par hasard, en pleine audition.

Le moment de Noël- Difficile d’en pointer un, vu que Noël ne s’invite pas vraiment à la fête… Mais Michèle Monaghan est tout de même craquante dans son costume de mère Noël !

La musique du film : ici