Jour fatal
Découvert, dans les années quatre-vingt, avec des thrillers à fortes connotations fantastique, Dean Koontz est peu à peu devenu l’auteur d’une œuvre personnelle, où se mêlent paranoïa, tension, méfiance face à une société déboussolée et étrange fascination pour la chose religieuse.
_Ce que l’on sait moins, c’est que Koontz est également un fervent admirateur d’un humour absurde, parfois grotesque, tissé d’un sens inné pour les dialogues mitonnés aux petits oignons. Ce « Jour Fatal » fait partie de cette rare occurrence, des thrillers humoristiques au ton résolument original
Jugez plutôt : alors que le héros de l’histoire, Jimmy Tock, vient au monde, son grand-père décède en énonçant, dans un dernier souffle, cinq dates. Cinq journées qui marqueront à jamais la vie de son petit-fils. Apparemment rien de drôle ? Excepté le ton, totalement décalé, au fil duquel nous est raconté cette incroyable histoire. Avec un mélange de jeux de mots, de comique de situation et de retournements de situations proprement jouissif, Koontz et son personnage happent le lecteur à la vitesse de l’éclair, pour ne jamais laisser retomber la pression. Opposé au plus improbable des « ennemis », psychopathes à l’allure trop rassurante (je vous laisse le plaisir de le découvrir…), Jimmy Tock s’impose comme le cousin déjanté de Odd Thomas, autre personnage attachant de la galaxie Koontz.
Trop souvent, à la grande époque de la collection Terreur chez Pocket, associé à Stephen King alors qu’ils développent des univers très différents, Dean Koontz reste une valeur sûre en matière de thriller troussé avec originalité et sincérité.
Dean Koontz, Jour Fatal, 500 p., traduit par Dominique Defert, Jean-Claude Lattès