Cellulaire

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Depuis que Stephen King a émis l’hypothèse d’une retraite, il n’a jamais été aussi prolifique. Deux romans en un an et un recueil de nouvelles en prévision. Sa bonne vieille vitesse de croisière en somme.

Après son exploitation en livre traditionnel, « Cellulaire » nous arrive en version poche. Les admirateurs de King sans le sou pourront enfin se payer ce roman, qui, à l’accoutumé de notre Stephen, est un monument en soi.

1er octobre, alors que tout paraît normal, un phénomène d’une rare intensité déclenche l’horreur. Les téléphones mobiles, dits cellulaires, rendent fou leur propriétaire.

À partir de cet instant, le monde ne sera plus comme avant. L’horreur se déchaîne et le peu de rescapés tentera tant bien que mal de former un groupe pour se sortir de ce guêpier.

Stephen King a repris avec le même brio le genre de scénario qui a fait tout son succès. Ici, nous sommes dans le cas de figure de son roman « Le Fléau ».

Un nombre très réduit d’individus et de tout horizon s’allie pour survivre face à une catastrophe ici planétaire.

King n’a pas échappé non plus à la vague de créations post 11 septembre, cette paranoïa sur une attaque massive du sol américain. On le perçoit très bien au début du roman. Plongé au milieu de la foule, l’on assiste à l’explosion de haine qu’engendre l’onde dévastatrice. Le héros veut à tout prix s’échapper de la grande ville et trouver un refuge loin de ces constructions humaines. Comme on avait pu le voir le 11 septembre, tous ces gens voulant à tout prix quitter Manhattan.

Un exode forcé. Ni plus, ni moins.

King aborde toujours avec autant de force et d’aura ce combat entre le Bien et le Mal. Ces bonnes âmes confrontées ont des monstres qui ne sont ni plus ni moins que des morts-vivants.

On peut aussi interpréter autrement le message de King. Trop de matériel de communication tue la communication. À force d’utiliser portables, Internet et tous ces moyens de communication modernes ne devenons pas nous même des morts-vivants ?

Des personnes sans âme qui ne s’intéressent même plus à leurs voisins, à leurs proches et qui vont communiquer avec une personne qu’ils ne verront certainement jamais.

C’est peut-être cela que veut dénoncer King. Il fait d’ailleurs peut-être un rapprochement entre le 11 septembre et l’onde dévastatrice. Avec un peu plus de communication, les USA auraient pu éviter que les deux tours soient détruites.

Quoi que l’on en pense - et je suis prêt à partager toutes opinions, Stephen King nous livre une nouvelle fois un roman extraordinaire. Il ne nous libère que quand il le décide et pas une fois, un temps mort ne vient perturber la lecture.

Bien sûr, comme King est très bien côté à Hollywood, le scénario de « Cellulaire » a été acheté presque instantanément.

Eli Roth « Hostel 1 et 2 » est sur ce chantier. Espérons qu’il ne fasse pas un film de morts-vivants comme on a pu en voir des tas. Non que je n’aime pas ce genre particulier, mais une petite touche d’originalité ne ferait pas de mal.

La BD s’intéresse aussi de près à notre bon vieux King.

« La Tour sombre », roman-fleuve en sept volumes est sorti en début d’année aux USA. La version française est prévue en début 2008.

Même Bollywood (Hollywood version Inde) reprend la nouvelle « Désintox.inc » (« Danse macabre ») dans un film de Anurag Kashyap.

Stephen King n’a pas fini d’écrire, de nous surprendre et surtout, il n’a pas fini d’attirer les producteurs de tous pays et de tous bords.

Stephen King, Cellulaire, Traduction : William Olivier Desmond, Couverture : Julien Papet, 534 p., Livre de poche

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