Jumper

Réalisateur: 

Le voyage autour du monde en 80 secondes



Le grand saut

David Rice ne s’est jamais remis du départ précipité de sa mère qui n’a pas hésité à quitter, mari et enfant, du jour au lendemain sans la moindre explication. David n’avait alors que 5 ans et a vécu cela comme un abandon. Elevé seul par son père qui ne sait pas très bien comment s’y prendre avec lui, David a grandi sous les quolibets et les vexations de ses camarades d’école. Il a pour seule amie Millie Harris dont il est secrètement amoureux. Arrivé à l’adolescence, il est victime d’un tragique accident. Alors qu’il tentait de récupérer en plein hiver un objet sur un lac gelé, la glace cède sous ses pas. Il est alors entraîné par un courant sous-marin tandis que la glace se referme au-dessus de lui. Alors qu’il se noie sous l’effet de la panique, il se retrouve comme par magie gisant dans une mare d’eau sur le sol de la bibliothèque de son lycée au beau milieu de dizaines de livres et de plusieurs étagères renversées. Il prend alors conscience que son instinct de survie lui a permis de “jumper”. Tous ses camarades de classe, qui l’ont vu tomber dans les eaux glacées du lac sans réapparaître, le croient mort et les équipes de secours aussi. David voit alors dans ce signe une fantastique opportunité de commencer une nouvelle vie. Le voilà donc parti tenter sa chance à New York où il s’entraîne à maîtriser son pouvoir surnaturel.



Libre comme le vent

Après s’être servi, ni vu ni connu, dans le coffre-fort d’une banque, David mène désormais la grande vie aux quatre coins du monde. C’est ainsi que grâce à son pouvoir de téléportation, il déjeune en Egypte perché sur la tête du Sphinx, passe la journée à faire du surf en Australie, dîne à Paris, passe la soirée en Angleterre ou au Japon. Libre comme l’air, David jumpe maintenant au gré de ses envies et vit dans l’insouciance la plus totale. Il lui prend alors l’envie de retourner voir son amour d’enfance et de lui proposer une escapade romantique à Rome. C’est à l’occasion de leur visite dans les ruines du Colisée que David va être confronté pour la 1ère fois aux Paladins qui en veulent à sa vie. Griffin, un autre jeune homme qui possède le même pouvoir que lui, va l’aider à s’en sortir. Griffin va apprendre à David qu’ils font partie d’une longue lignée de Jumpers et que ceux-ci sont traqués sans relâche depuis des siècles par les membres d’une organisation secrète, baptisés les “Paladins” dont le seul but est de les éliminer sans pitié. Alors que David ne s’était jusqu’alors préoccupé que de sa petite personne, il va se retrouver plongé, bien malgré lui, au cœur d’une guerre ancestrale opposant les Jumpers aux Paladins. Il se sentira d’autant plus concerné qu’il lui faudra non seulement sauver sa peau mais aussi celle de la femme qu’il aime.

Déjà vu



A l’instar de certains personnages présents dans X-Men ou dans la série TV Heroes, les Jumpers ont le pouvoir de se téléporter là où ils le désirent. En courbant l’espace-temps grâce à leur esprit et en se servant des “trous de ver”, les Jumpers peuvent se téléporter instantanément dans n’importe quel endroit qu’ils connaissent ou dont ils ont mémorisé la photo. Ce pouvoir particulier est le résultat d’un héritage génétique qui se transmet, de génération en génération, et c’est ainsi depuis des centaines d’années. Les Jumpers les plus doués arrivent même à téléporter, en même temps qu’eux, toutes sortes d’objets, voire même des bâtiments tout entier. Les personnes dotées de ce pouvoir surnaturel sont poursuivies par les membres d’une organisation secrète et élitiste qui essaie d’empêcher à tout prix les Jumpers d’utiliser leur pouvoir. Qu’ils fassent le Mal ou le Bien, tous les Jumpers arrivant à l’âge adulte deviennent systématiquement la cible des Paladins qui mettent tout en œuvre pour tenter de les éliminer jusqu’au dernier. Ici, les Paladins (qu’on peut assimiler à des intégristes religieux) tentent d’éradiquer les Jumpers depuis des siècles car ils estiment que seul Dieu devrait posséder un tel pouvoir.

Au lieu d’employer son incroyable pouvoir pour faire le Bien autour de lui, David ne l’utilise, dans un premier temps, que pour son strict plaisir personnel. Il commence donc par cambrioler une banque afin de se procurer l’argent nécessaire pour s’offrir toutes sortes de choses (appartement de luxe, voiture de sport, équipement vidéo haut de gamme, loisirs en tout genre, …). Ce n’est que plus tard, lorsqu’il sera pris en chasse par les Paladins, qu’il comprendra (tout comme l’avait déjà fait avant lui Peter Parker dans Spiderman) que l’usage d’un tel pouvoir engendre obligatoirement un certain nombre de responsabilités. Ayant mis en danger, sans l’avoir voulu, la vie de la femme qu’il aime, il lui faudra alors non seulement lui porter secours mais lui avouer également la vérité sur son pouvoir.

Haute voltige

Le scénario de Jumper s’inspire en majeure partie des deux romans de SF, “Jumper” et “Reflex”, de Steven Gould auquel a été rajouté le personnage de Griffin, un jeune Jumper rebelle qui va croiser la route de David Rice et lui servir, en quelque sorte, de mentor. Il lui esquisse dans les grandes lignes les tenants et les aboutissants de la guerre ancestrale qui opposent les Jumpers aux Paladins. Dans son enfance, Griffin a subi de terribles épreuves et il est animé, depuis lors, d’un désir de vengeance qui le poussera à aider David à échapper aux Paladins. Ces derniers se servent des “Jump Scars” (des petites distorsions ou déchirures du continuum spatio-temporel qui peuvent être utilisées par un Jumper pour suivre la trace d’un autre) pour pister leurs ennemis ainsi que de “longes” (des armes électroniques) afin d’immobiliser les Jumpers et donc de les empêcher de se téléporter ailleurs.

Les Jumpers passent leur temps à se téléporter aux quatre coins du monde (New York, Paris, Londres, Sydney, Rome, Tokyo et voire même au beau milieu du désert du Sahara où Griffin a installé son repaire secret afin d’éviter d’être localisé par les Paladins), soit pour leur simple plaisir personnel, soit pour tenter d’échapper à leurs poursuivants, ce qui donne l’occasion à Doug Liman de nous livrer, une fois encore, de multiples scènes d’action assez spectaculaires (combats, cascades, courses-poursuites en voiture, confrontations au sommet entre Jumpers et Paladins) agrémentées d’un grand nombre d’effets visuels et spéciaux (téléportations, jump scars) dont la très grande majorité ont été conçus et réalisés par les équipes de Weta Digital.

Le gros problème du film (très ciblé “ados”) réside dans l’écriture de son scénario dans la mesure où il a été sciemment conçu dans le cadre d’une hypothétique trilogie qui serait mise en route dans le cas où Jumper ferait un carton au box-office mondial. Du coup, le film ressemble plus, en fin de compte, à un pilote de série TV qu’à un véritable long-métrage de cinéma dans la mesure où on nous donne quelques explications sur la guerre opposant les Jumpers et les Paladins mais sans les développer le moins du monde et il n’y a pas de fin à proprement parler puisque le “méchant” est seulement mis provisoirement hors de nuire mais n’est pas mort. En outre, les quelques interventions de Mary Rice, la mère de David, suggère clairement que la poursuite de son fils par les Paladins n’est pas prête de s’arrêter. Cette sensation d’inachevé et de manque d’infos présage donc de l’éventualité de suites et/ou préquelles à venir et laisse donc forcément le spectateur sur sa faim.

Jumper

Réalisation : Doug Liman

Avec : Hayden Christensen, Jamie Bell, Samuel L. Jackson, Rachel Bilson, Diane Lane, Michael Rooker, Annasophia Robb, Max Thieriot.

Sortie le 20 février 2008

Durée : 1h 35

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