J'aurais aimé te tuer
Une jeune femme, Laura Turrel, se présente un matin au commissariat de Versailles pour s’accuser du meurtre de Bruno Delaunay, un homme qui aurait tenté de la violer. Le commandant Damien Deguire et son second Jonathan Pigeon, recueillent ses aveux. Légitime défense ? Crime prémédité ? Le doute s’installe rapidement dans l’esprit des enquêteurs. Sur place, l’homme a disparu, mais la scène de crime ne correspond pas en tout point aux confidences de la jeune femme. Deguire et Pigeon comprennent que l’affaire est beaucoup plus complexe qu’elle n’en avait l’air au départ. Quelles blessures se cachent derrière la froideur et la détermination de cette jeune femme ? Cherche-t-elle à manipuler l’enquête et pourquoi ?
Première rencontre pour moi avec un roman de Pétronille Rostagnat et, je ne vais pas vous le cacher, c’est une rencontre réussie ! Je pensais commencer par Un jour tu paieras, que je lui avais pris lors d’un salon à l’automne dernier, et puis finalement J’aurais aimé te tuer m’a été proposé en service presse. J’ai sauté sur l’occasion, non seulement parce que la demoiselle est très sympathique, mais aussi parce que je trouve les titres de ses livres très alléchants et incroyablement bien choisis.
J’ai assez vite adhéré à son univers et à ses personnages, même si Laura reste très froide et qu’on a du mal à s’attacher à elle — rassurez-vous, c’est voulu, afin de maintenir l’ambiguïté et le suspense. La psychologie des autres protagonistes est assez bien brossée et on les personnifie très facilement. Les thèmes traités sont éternels et malheureusement toujours d’actualité : la souffrance, les femmes bafouées, la justice, la vengeance mais aussi les dérives et les exactions auxquelles se livrent certaines personnes au nom de l’appât du gain.
Les indices, semés comme des petits cailloux au cours de l’enquête policière, sont destinés à multiplier les questions plutôt qu’à aiguiller sur le pourquoi du comment. Cela, réalisé assez habilement je dois le reconnaître, a le mérite d’introduire des rebondissements, de distiller le suspense tout au long de l’histoire et surtout de donner une furieuse envie de continuer la lecture. On ne s’ennuie donc jamais, on est tenu en haleine du début à la fin, au fur et à mesure que les pièces s’imbriquent les unes dans les autres.
L’explication finale n’est pas vraiment surprenante puisqu’on avait été mis au parfum depuis un moment déjà, mais l’épilogue, lui, recèle un véritable coup de théâtre que je n’ai absolument pas vu venir, et rien que pour cette raison, je vous invite à le lire.
J'aurais aimé te tuer s’est révélé un policier/thriller comme je les aime, très psychologique, au style plus qu’honnête et et à la lecture fort agréable.
Je remercie les Éditions BlackLab pour leur confiance et cette belle découverte.
Parue sur Beltane (lit en) secret
J'aurais aimé te tuer, Pétronille Rostagnat, BlackLab, 19.90€