Enfant de la prophétie, Le Livre des mots T1 (L')

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Cette année-là, dans les Qautre Royaumes naissent deux garçons dont les destins vont se croiser par la force d’une prophétie ancienne, celle de Marod dans Le Livre de Mots. Une prophétie dont une partie des mots a été déformée par les scribes au cours du temps pour que les évènements ne puissent arriver, peut-être. Heureusement qu’il reste une copie… En attendant, les deux enfants grandissent. L’adolescence venue arrive le temps de l’initiation et pour l’un d’eux, le parcours est pour le moins semé d’embûches…. L’autre, le fils de la reine nous est beaucoup moins sympathique.

« Quand des hommes d’honneur perdent de vue leur valeurs

Quand trois sangs sont unis au même instant

Deux maisons s’uniront par le mariage et la richesse

Et ce qui découle de cette union est décadent

Un homme viendra sans père, ni mère

Mais aura une sœur comme amour amer

Et retiendra la main du fléau

Les pierres seront ensevelies, le temple s’écroulera

L’expansion de l’Empire des Ténèbres s’achèvera

Mais seul le fou connaît la vérité. »

J’émerge de ce livre pour attaquer la suite dans la foulée. Tout en sachant que la troisième et dernière partie de ce cycle de high fantasy arrive bientôt. Un grand plaisir de lecture, plaisir puéril diront certains en me voyant plongée dans ces livres qui déclinent le cycle arthurien ou la fantasy… Mais ces livres me donnent la force d’affronter d’autres lectures plus sérieuses, plus rudes. Là, je remercie J.V Jones pour la balade (ballade aussi)… Musique, promenade, humour, magie, tragédie, tout y est… Le rythme de la narration d’un personnage à l’autre, avec son point de vue sur l’évènement, vous fait cheminer en gourmandises de lecture. Résultat : une fournée d’œufs durs a explosé dans ma cuisine. C’est anecdotique mais cela veut dire que je suis vraiment ailleurs quand ça arrive. Et j’adore quand un livre m’emmène, m’emporte ailleurs. D’autant plus qu’ici, en ce moment, c’est plutôt gris. Alors autant passer de l’autre côté du miroir… Pour s’émerveiller, se faire peur, et accompagner les personnages qu’on a choisis de faire entrer dans son cœur. S’il y a de la magie, c’est celle là la plus opérante. Y compris dans l’histoire. Des personnages s’attachent les uns aux autres et l’on se lie à eux. On tisse son histoire avec les mots qu’on souligne de notre émotion.

J.V Jones donne de la profondeur à chacun des protagonistes. Les méchants comme les gentils ont leur faiblesse. Tout n’est pas noir ou blanc. Il y a des raisons à leurs comportements. Le décor est médiéval. Il y a une carte pour se repérer. C’est le genre de lecture où l’on peut glisser dans le sommeil à une heure du matin et poursuivre dans le rêve l’aventure.

Alors pour suivre Jack, l’apprenti boulanger, Melliandra, celle qui ne voulait pas être reine, et Taol, le chevalier de Valdis, il y a de grands risques qu’il ne faille envisager de repeindre ma cuisine. Les explosions d’œufs durs font beaucoup de dégâts. J’imagine la tête des deux personnages qui ont toujours le mot pour rire, La Bousille et Finaud, deux gardes du château, quand ils entendent l’explosion… dans ma cuisine. Je suis presque étonnée de ne pas les entendre ricaner…

Mais c’est ça lire… C’est partir pour de bon… Etre là physiquement, mais complètement ailleurs en même temps sur une autre piste du temps que quelqu’un a écrit pour vous, lecteur ou lectrice.

A lire absolument si vous aimez Tolkien, Robin Hobb, Guy Gavriel Kay, Raymond E. Feist et autres raconteurs d’aventureuses rêveries en imaginaire…

J.V. Jones, L’Enfant de la prophétie – Le Livre des mots 1, traduction : Guillaume Fournier, illustration : Aleksi Briclot, Calamann-Lévy

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