Parasites comme nous (Des)

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Le professeur Hannah a comme élève un millionnaire qui expérimente par lui-même la vie aux temps immémoriaux. Alors que ce dernier cherche de la nourriture, il découvre la sépulture d’un des ancêtres des Américains. Aux côtés de ce Clovis, deux sphères aux apparences anodines. L’une d’elles contiendrait des graines de maïs. L’autre, nul ne le sait.


Et le professeur et son élève vont ouvrir cette urne...

Jubilatoire ! C’est le premier mot qui m’est venu à l’esprit après la lecture de ce roman passionnant. Très judicieux aussi cette narration à la première personne. On est sans cesse aux côtés des protagonistes, comme si on était avec eux, dans cet enfer blanc que représente le Dakota du Sud en plein hiver. (J’en ai mis un pull !) Cette façon de nous expliquer comment se comporte la race humaine devant son propre destin, sa propre perte est des plus réalistes.

Adam Johnson a une manière bien à lui pour nous dévoiler l’homme et sa mégalomanie. Toujours à croire qu’il est le maître du monde. Que quoi qu’il fasse, la nature se soumettra. Là, dans ce roman, l’espèce humaine a tort. Elle va le payer très cher.

Cynique, Adam Johnson nous fait rire (un peu jaune tout de même) quand il décrit les réactions de l’homme face à une inconnue ou a quelque chose qui dépasse son entendement. Ou pire, quand cela le gêne dans ses desseins qui sont bien trop souvent vénaux.

En fait, en tant qu’ingrédients infinitésimaux de l’espèce humaine, nous sommes tous concernés par sa bêtise.

Adam Johnson développe avec brio, sans jamais nous prendre la tête avec des théories que seuls les scientifiques comprennent, la phrase : celui qui refuse de comprendre le passé est condamné à le revivre.

Un roman à lire pour se faire plaisir, pour s’évader dans le Dakota du Sud enfoui sous la neige et la glace et aussi pour réaliser que si nous continuons comme cela avec notre environnement, nous finirons comme les Clovis. Une espèce oubliée de tous. Une poussière dans l’immensité galactique. Une fraction de seconde dans la vie de la planète bleue.

Je remercie Nathalie Proth, attachée de presse des éditions Denoël, qui m’a bien aidé en m’envoyant un synopsis du roman.

Adam Johnson, Des parasites comme nous, Éditions Denoël, Collection Lunes d’encre, Traduit de l’américain par Florence Dolisi, Couverture : Stephen Swintek, 480 p.

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