Irons ingénieur-conseil
Nouveau personnage de bande dessinée, Irons vient renforcer l’offre déjà alléchante du catalogue Lombard. Sorti dans la collection Troisième vague (dans laquelle on trouve par exemple Alpha), Irons de Luc Brahy & Tristan Roulot va devoir convaincre les amateurs de BD sur un marché déjà pléthorique.
La couverture du premier tome ne laisse pas indifférent et le dessin de Luc Brahy donne vraiment envie de découvrir cette BD. Le détail des décors, la découpe des planches sont impeccables, très bien mis en couleur par Hugo Facio. Les nuits canadiennes froides et sombres, tout comme les profondeurs marines sont le décor de cette histoire. Il y a un côté glauque que Brahy a très bien restitué.
Manque peut-être un peu plus d’expression sur les visages des personnages. Si on compare cette BD au dernier Alpha sorti chez le même éditeur dans la même collection au même moment, Alain Queirex est plus précis dans les visages que Luc Brahy. Mais pour le reste, c’est du très beau boulot.
Le scénario de Tristan Roulot est classique et solide, entrecoupé de flashbacks. C’est juste bizarre de trouver un ingénieur en ponts aux commandes de cette histoire policière. Tristan Roulot tisse un scénario autour d’un pont dont une pile s’est effondrée et d’un bateau de pêche (le Lady Acacia), coulé lors d’une tempête dix ans plus tôt. Tout se passe au Canada, sur une ile que le pont relie au continent. Irons qui voulait rejoindre le continent pour continuer ses propres affaires se voit bloqué sur cette ile. Son aide précieuse va aider la police à résoudre cet étrange incident.
On découvre un personnage intelligent, mais froid. Comme il le dit lui-même (page 41), il est dyssocial, ou plus simplement sociopathe, qui ne ressent rien pour les autres. C’est un peu le danger de cette BD. Le héros est intelligent, mais pas sympathique.
Sinon, Irons est contraint d’agir et de mener sa propre enquête sur ce pont et sur la voiture qui a plongé dans le fleuve. Il apporte des éléments intéressants en matière de construction. On voit que le domaine a été étudié par le scénariste. Le seul reproche que je fais, c’est que parfois Irons sort une preuve, un fait, une évidence, qui normalement nécessiterait plus de recherche. C’est un peu comme s’il la sortait de son chapeau au bon moment pour faire avancer l’histoire.
Il faut laisser le temps à cette série de se développer, de prendre sont rythme. C’est pourquoi je lirai Les sables de Sinkis déjà annoncé sur la quatrième de couverture de la BD.
Dans l’ensemble une bonne bande dessinée à suivre.
Irons ingénieur-conseil, Luc Brahy & Tristan Roulot, Lombard troisième vague, 56 pages, 2018