Interview : L'ivre-Book

Bonjour Lilian. Tu es le fondateur des éditions L’ivre-Book. Pourrais-tu présenter en quelques mots la maison d’édition ?

L’ivre-Book est une maison d’édition 100% numérique à compte d’éditeur, généraliste avec un fort penchant pour les littératures de l’imaginaire. Créée il y a un an et demi, elle compte à son actif environ 70 titres. Mon but à travers cette maison d’édition est de mélanger les nouveaux et les « anciens » auteurs. Ainsi, à côté de nouveaux romans ou nouvelles, on pourra trouver des œuvres des années 80, 90.

De nombreuses maisons d’éditions disparaissent aussi rapidement qu’elles sont apparues. Pourquoi donc prendre le pari risqué de te lancer dans le monde de l’édition ?

Afin de prendre leur place ? Je plaisante…
J’ai créé L’ivre-Book suite à plusieurs circonstances : l’envie de changer de profession, la découverte de la lecture numérique et mon goût immodéré de la littérature.

Le pari que j’ai pris a pour l’instant l’air de fonctionner. D’abord auprès des auteurs qui sont nombreux à m’avoir contacté et ensuite, peu à peu, au niveau des lecteurs.

Et enfin, j’essaie d’appliquer une certaine politique de qualité à travers mes ouvrages, une politique de prix juste et équilibrée et une politique de respect vis-à-vis de l’auteur et du lecteur.

Je ne prétends pas faire des miracles, mais j’espère être suivi par les lecteurs.


En quoi les éditions L’ivre-Book sont-elles différentes des autres maisons existant déjà ?

Je ne sais pas si je suis différent de mes confrères. J’essaie juste de travailler avec franchise et respect sur toute la chaîne : de l’auteur au lecteur.

Quels sont les critères de sélection d’un manuscrit. Comment s’effectue cette sélection ?

Le manuscrit doit d’abord me plaire à travers l’histoire, l’écriture… Soit je lis moi-même le texte en entier, soit après en avoir lu quelques pages et si je pense qu’il peut avoir un avenir, je l’envoie à mon comité de lecture qui me donne son avis. En tout état de cause, c’est moi qui prends la décision finale.

Quels sont les genres que tu recherches en priorité et quels sont ceux que tu aimerais voir figurer au sein de L’ivre-Book ?

J’ai effectivement une prédilection pour tous les textes relevant de l’imaginaire, mais mes goûts étant éclectiques, je ne néglige aucun genre. Les seuls que je ne prends pas sont le théâtre et la poésie.

Comment vois-tu le monde de l’édition dans le futur ? Vois-tu le format papier cohabiter harmonieusement avec le numérique ou, au contraire, vois-tu l’un prendre l’ascendant sur l’autre ?

Je vois le monde de l’édition de plus en plus mercantile et égoïste. Je ne suis pas sûr que les grands noms de l’édition méritent tous la place qui leur est faite. Et je compte sur les éditeurs indépendants, les petits éditeurs numériques et/ou papier pour montrer qu’ils aiment leur métier et qu’ils le font surtout pour les lecteurs et les auteurs.

Tu as récemment lancé une collection en hommage à Lovecraft : Calling Cthulhu. Les auteurs ont répondu massivement présents. A quoi doit-on s’attendre ?

J’avoue sincèrement avoir pris mon pied, excusez l’expression, en faisant cet appel à texte et surtout à lire les textes que l’on m’a envoyés. Je ne pensais pas avoir autant de succès auprès des auteurs, mais c’est une bonne quarantaine de textes qui ont été retenus.

J’ai prévu une trentaine de sorties individuelles (pour les textes relativement longs) et une ou deux anthologies pour les plus courts.

Les auteurs qui ont été retenus ont fait preuve d’une imagination sans borne pour renouveler le mythe de Cthulhu dans des lieux étonnants, des personnages originaux et dans des histoires parfois déjantées, mais toujours avec une marque de respect pour Lovecraft.

Tu as également d’autres projets très intéressants en cours. Peux-tu nous en dire plus ?

Mes auteurs vous le diront, j’ai souvent des tas de projets en tête.
Dans un avenir proche, je vais créer la collection ePulp Fictions dirigée par Richard D. Nolane et qui publiera des textes anglo-saxons, souvent inédits, parus dans des pulps de la première moitié du XXe siècle.

Pour la fin de l’année, j’aimerais sortir une collection Young Adult.

Sans parler d’une autre qui sera dédiée à un grand auteur populaire de la SF française, mais pour l’instant rien n’est signé.

Quels conseils donnerais-tu à un auteur désireux de se faire publier chez L’ivre-Book ?

Être patient.

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