GAPDY JC 01

Auteur / Scénariste: 

Bonjour... Pourrais-tu te présenter à nos lecteurs ?

Premier élément très basique : je m’appelle JC Gapdy (JC pour Jean Christophe, sans tiret) souvent surnommé JC et signant fréquemment JCG. Marié, père de quatre garçons devenus adultes et ayant quitté notre maison voici déjà quelques années ; deux d’entre ont aussi fondé famille. Après une naissance à côté de Bordeaux, j’ai vécu enfance et adolescence dans le pays gaga et ses crassiers, à Sainté (traduction : gaga = le parler stéphanois, crassiers = les terrils locaux, Sainté=Saint-Etienne dans la Loire). S’y déroule une enfance sans catastrophe, même si mes quelques années de lycée ont fait que j’étais un peu trop connu, aussi bien – quoique pas toujours en bien – des profs que des pions. Études supérieures de Biologie puis d’Informatique à Lyon, avant de travailler dans une « SSII » lyonnaise. J’ai fini par déménager en Vaucluse pour mon boulot d’informaticien. Je vis depuis trente ans à proximité du Mont Ventoux, le géant de Provence, dans le pays des Mistral, le vent et le poète. En milieu 2019, j’ai arrêté mes activités professionnelles d’informaticien et de professeur associé à l’Université d’Avignon pour me consacrer à mes passions et ma famille. Je suis un type un peu bizarre qui aime le dessin, les policiers, la SF, l’Histoire, la poésie et tout ce qui concerne les civilisations de notre monde (récentes comme anciennes) ; je suis aussi un peu fou de lecture et d’écriture. Sachant que, pour cette dernière, et bien que noircissant des feuilles depuis mon adolescence, je ne me suis inquiété d’envoyer des textes à des éditeurs que très récemment, en 2013 ; ma première parution avec un recueil dans l’univers de Philip K. Dick – Aliens, vaisseau et Cie – date seulement de 2015.

 

Petite question toute simple : pourquoi l'écriture ?

Pourquoi pas ? Sérieusement, aucune idée. J’ai toujours eu cette passion de créer des mondes, des univers, des histoires. Avec ça, comme je parle facilement et beaucoup, j’ai souvent bénéficié d’auditoires très attentifs de gamins et d’ado durant les années où j’en encadrais. Elle est là aussi par besoin de m’évader et de me délasser, de quitter une certaine grisaille qui m’entourait, autant que du plaisir de tenir une plume et de remplir les cahiers d’écolier que mon grand-père paternel veillait à m’acheter à chacune de nos visites quand j’étais gamin – il adorait me voir écrire. C’est aussi le  cas pendant de ma soif inextinguible de lecture.

 

Quel est ton premier souvenir littéraire ?

En tant que lecteur, le premier livre que j’ai reçu vers mes 12 ans – parce que j’étais pénible et que je ne lisais que des revues de BD – m’a profondément marqué : c’était l’édition en Livre de poche de L’escadron blanc de Joseph Peyré. J’y ai découvert un monde dont j’ignorais tout – celui du désert et des Bédouins – ainsi que l’aventure avec un grand A. Dans la foulée, je me suis mis à dévorer Jules Verne, Joseph Kessel, Roger Frison-Roche, Alastair Maclean, Herbert Kranz et pas mal d’autres, avant que je ne bascule dans la science-fiction et dans les policiers – dont les polars noirs. Puis dans les romans historiques, les textes biographiques, la poésie et de pas mal d’autres genres.

 

Si tu devais définir ton univers, que dirais-tu pour inciter les lecteurs à te découvrir ?

Je n’ai pas 1, mais 2 univers différents – pour l’instant, car d'autres commencent à s’ébaucher.

Le premier est celui de SysSol, le système solaire conquis par les humains dans les prochaines décennies. Il a une histoire qui s’étale de 2030 à 2300 ; durant les 2 premiers siècles, Lune, Mars, Vénus y sont peu à peu occupés et habités. Les astéroïdes – ceux de la ceinture principale puis les jupitériens – sont exploités pour en récupérer les minéraux. Chaque planète évolue selon ses propres spécificités : Mars avec ses cités sous dômes, Lune avec ses cités souterraines, Vénus avec ses villes flottantes. Une politique interplanétaire se met lentement en place, non sans difficulté et malgré une guerre sanglante et dramatique en 2070, guerre qui verra la naissance d’une organisation militaire puissante : la Spatiale qui va régenter tout l’interspace de SysSol. C’est un univers où les IA et Androïdes ont la part belle et une réalité totalement utopique par leur immense sophistication et capacité « mentales » que je nomme la nóoleptie. J’apprécie d’avoir des héros et personnages issus de nombreuses cultures et donc d’un peu partout sur Terre, d’avoir des héroïnes indépendantes, de mélanger les genres et d’aborder des problèmes de sociétés – même si cela arrive fréquemment sous des angles indirects.

Actuellement, ce sont 4 romans qui sont parus dans cet univers : les deux premiers tomes de « SysSol Univers » avec le diptyque des Vers (Les gueules des vers et l’Enfer des vers, mélange de space-opera et voyages dans le temps en mode « hard SF ») chez Rivière Blanche, le premier tome des aventures de Gerulf, un androïde détective (La reine du diable rouge, mélange de polars à la Raymond Chandler et de SF à la Philip K. Dick) chez Pulp Factory et, tout récemment, des Contrebandières qui sortent des sentiers battus (Inhumaine contrebande et Le fil du rasoir, une nouvelle associée) aux éditions Armada. Le troisième volet de SysSol (Les murailles du temps) sortira en juin 2021 et la 2e enquête de Gerulf (Un cerveau d’yttrium) en janvier 2021.

Le second univers est celui des Mondes de Quirinus qui paraît chez RroyzZ Éditions. Monde utopique et pourtant dangereux qui se passe entre Mars et Terre où de jeunes gens et adolescents, à haut potentiel ou surdoués, s’organisent pour fuir la Terre où la situation ne s’est guère améliorée pour s’installer sur Mars. En effet, plusieurs colonies s’y sont peu à peu bâties et ils rêvent d’y construire un monde meilleur, pour eux, mais aussi pour les autres. Un rêve utopique qui ne plaira pas à beaucoup et les entraînera dans des combats et difficultés terribles. L’histoire est franchement dans le genre « SF optimiste » - même si tous mes textes sont plutôt ainsi, celui-ci l’est avec la volonté de viser ce genre. Un optimiste qui est loin d’être simple, voire même casse-gueule pour reprendre un peu de l’expression de Catherine Dufour, disant que l’avenir « a, pour le moment, une gueule d’accident de voiture ». Cette histoire s’est écrite à 4 mains, avec Frédéric L. Castle, qui fut durant quelques années mon relecteur passionné et passionnant, et avec qui je partage une même espérance du futur. Ce pavé de quelque six cents pages est une ode à la diversité culturelle et humaine, à la tolérance et à la vie – sans pour autant, comme je le disais, que ce soit aisé et « tout rose », bien au contraire.

 

Quelles sont tes influences ?

Innombrables et difficiles à cerner. Mais, je peux citer tous les grands auteurs de SF et de polar, autant que de romans d’aventures que j’indiquais plus haut. Pour les premiers, ceux qui m’ont le plus marqué sont Asimov pour l’image des robots que j’ai poussée comme lui assez loin. Puis Arthur C. Clarke avec certains aspects hard-science. Mais avant tout ça, il y a Philip L. Dick pour ses univers où la réalité se révèle sans cesse très différente de ce que l’on en voit et de l’apparence sous laquelle elle se présente. Côté polar, c’est sans conteste Raymond Chandler qui vient en premier, dont j’ai lu en tout premier avec Le grand sommeil et son détective Philip Marlowe. Je pourrais ajouter Dashiell Hammett, dont le Faucon de Malte m’avait marqué tant en livre qu’en film. La liste qui suivrait serait trop longue et sans intérêt.

 

Cite-moi un livre que tu as adoré, un autre que tu as détesté et pourquoi ?

Pour changer un peu du titre que je cite dans les diverses interviews où l’on m’a posé la question, je vais ma réponse et parler des livres de l’autrice Jean M. Auel, dont en premier Le clan de l’Ours des Cavernes. Il fait partie de mon top 10 des livres non-SF et non-polar. Principalement pour trois raisons. D’abord, il aborde une époque (-35000 ans avec nous) sur laquelle la littéraire imaginaire n’est pas si abondante que cela – en laissant de côté les classiques de J-H Rosny Aîné. Ensuite parce qu’une autrice – et non un auteur – met en scène une héroïne, au lieu des habituels hommes baraqués avec leurs gourdins. Enfin, parce que l’histoire aborde les liens et relations entre Néanderthal et Homo Sapiens, avec des approches scientifiques documentées et crédibles.

Pas de livre détesté. Tout simplement parce que j’oublie très vite les livres, films et autres joyeusetés que je n’ai pas aimés.

 

Même question, mais avec les films cette fois.

Ouh là ! Question terrible, car il me faudrait une page pour lister les titres. Mais je fais simple : 2001, l’odyssée de l’espace. Parce que découvert au lycée, lors d’une soirée spéciale organisée en amphi par deux profs. Nous avions eu droit à une présentation préalable, à un opuscule de quelques pages et de longs échanges et débats après. Bref, non seulement le film m'avait marqué, mais aussi l’environnement que l'on nous avait offert pour le visionner.

Pas de titre détesté en tête. Même réponse que pour les livres : je les oublie.

 

Quelle est l'histoire que tu as écrite et dont tu es le plus fière jusqu'à présent ?

Question sadique, parce que j’aime tous mes romans parus à ce jour. Aujourd’hui, j’ai une légère préférence pour deux d’entre eux. D’abord Inhumaine contrebande aux éditions Armada, à cause de ses héroïnes (deux quadras et une ado) atypiques et assez badass pour lesquelles je me suis vraiment « éclaté » à écrire leurs aventures. Ensuite Les mondes de Quirinus chez RroyzZ Éditions, parce qu’écrire à 4 mains a été formidable et que jouer sur les codes utopiques et optimistes a été très intense et que le résultat est tout aussi intense.

 

Quels sont tes projets ?

Euh… ils sont très nombreux. Je suis d’abord et avant tout nouvelliste et j’ai donc pas mal de nouvelles sur le feu et dans les 2 univers, celui de SysSol, mais aussi celui de Quirinus. Donc, du côté des « sorties », hors des romans dont je parlais plus haut, paraît une novella Gynoïdes fin octobre, puis en novembre suivra une nouvelle YA titrée Nouvel avenir, toutes deux chez RroyzZ Éditions. Au printemps, ce sera une nouvelle qui paraîtra dans l’AOC n° 60, Propreté irréprochable, ainsi qu’à une date non encore définie, Tempête stellaire chez les Artistes Fous Associés ; ces quatre textes sont dans l’Univers de SysSol.

À côté de cela, en termes de projets actuels, je suis sur un Planetary-SF, un monde neuf imaginé avec Franck Selsis, directeur de recherche au CNRS et spécialiste mondial des exoplanètes. Une histoire assez folle qui s’appuie sur une planète imaginée, mais des plus plausibles ; elle est très détaillée depuis son système solaire jusqu'à sa topographie, sa flore, faune, climat, etc. Elle est née avec un ensemble de données issues d’analyses et de simulations scientifiques poussées. Une fois ce texte conclu, ce qui devrait m’occuper jusqu’à la fin de l’année 2020, je débuterai le 4e épisode de SysSol – cinq sont prévus – puis une 3e aventure de Gerulf dont le synopsis est achevé. J'ai aussi en projet un roman de fantasy aux héros assez inhabituels ; le projet a été accepté sur la base de la 1ère partie déjà écrite. Enfin, j’ai une folle envie de démarrer de nouvelles aventures pour Soyana et Doriane, mes contrebandières, ainsi que la suite des Mondes de Quirinus. Après, eh bien, je verrai.

 

Un site ou un blog ou les lecteurs peuvent suivre tes activités ?

Le site : https://jc.gapdy.fr qui permet de découvrir chaque roman et nouvelle, ainsi que mille détails sur les 2 univers (time-line, lexique, histoire, sociétés, sciences, personnages, etc.).

Le blog : http://jcgapdy.blogspot.com/ où je mets outre mon actualité, des points de vue sur la SF, l’écriture, la conception d’univers, etc. ainsi que mes retours de lecture de romans et nouvelles.

Le compte FB où j’échange régulièrement avec pas mal de monde : https://www.facebook.com/gapdy.jc/

 

Un petit mot pour la fin ?

Un grand merci pour cet échange.

Je précise sinon que je suis facile d’approche et que l’on ne risque rien à cela, même si on traite souvent de « grand malade » d’une part à cause de ma production un peu importante en cinq ans, mais aussi à cause de ma tendance à imaginer des mondes et des univers profondément travaillés ou des histoires qui soulèvent souvent des problèmes de nos sociétés actuelles et futures.

De ce fait, j’espère toujours le plaisir de croiser une lectrice ou un lecteur sur un salon…

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