Insaisissables

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Je l’avoue d’entrée de jeu, j’adore la prestidigitation à grand spectacle, façon David Copperfield. Je sais qu’il y a un truc. Mais de la même façon je sais que Robert Downey Jr n’est pas vraiment capable de traverser le ciel serré dans une armure rouge et or. Cela ne m’empêche pas me laisser porter. Et j’adore le plaisir enfantin que dégage un excellent spectacle de magie. Sans compter l’extraordinaire technique et le travail de préparation qui se cachent aujourd’hui derrière ces shows de grande envergure.

« You see me », « Insaisissables » en français, joint donc deux de mes passions : le cinéma et la prestidigitation... De belle manière ma foi !


L’histoire est donc celle de quatre magiciens qui, à des moments différents de leur carrière, sont contactés par un mystérieux homme cagoulé. Ce dernier leur donne rendez-vous dans un immeuble... Où ils découvrent les plans d’une série de tours qu’il leur faudra exécuter... Un an plus tard, on retrouve les comparses, rebaptisés les Quatre Cavaliers. Leur premier « coup de maître » consiste, tout simplement, à dérober le contenu d’un coffre de banque situé à... Paris, depuis la scène du MGM Grand de Las Vegas ! Ce coup pour le moins spectaculaire attire l’attention des autorités et un d’agent du FBI, secondé par une jeune enquêtrice d’Interpol. S’engage alors un jeu du chat et de la souris, où les Quatre Cavaliers font peu à peu grimper la mise... et déjouent les nombreuses tentatives pour les arrêter.

Sans faire partie d’une franchise de prestige, sans un scénario adapté d’une BD en vogue, sans chercher son public dans une niche plus ou moins acquise, « Insaisissables » remplit à la perfection un rôle de plus en plus rare dans le cinéma d’aujourd’hui : celui d’un divertissement de qualité, porté par des acteurs qui font très bien leur boulot et un scénario qui ne révolutionne pas le genre... mais prend au moins la peine de respecter une structure solide. Avec un budget et 75 million de dollars, difficile de parler d’une série B... Et pourtant, c’est bien de cela qu’il s’agit. _ L’idée n’est pas ici de penser « global », de vendre autant d’action-figures ou de produits dérivés, ou même de viser une tranche démographique tellement particulière que cela en devient ridicule. Si l’on remarque une certaine efficacité, elle est avant tout au service de la narration et non pas d’une sorte de cahier des charges obscurs destiné à satisfaire des actionnaires assis au sommet de la pyramides multimédias.


« Insaisissables » porte haut et fort les couleurs du divertissement estival... Sans pour autant se perdre dans une surenchère graphique. L’aventure est menée tambour battant, les vingt premières minutes du film « saisissent » le spectateur, pour ne plus le lâcher pendant deux heures bien remplies. On s’amuse à tenter de découvrir la clé du mystère, on se délecte de certains numéros d’acteurs (Morgan Freeman en vieux magicien revenu de tout, qui « démonte » les trucs des autres pour s’assurer de l’audience sur Internet, est savoureux...) et c’est à peine si on remarque l’inutilité et l’aspect catastrophique du jeu de Mélanie Laurent.

Et surtout, on prend plaisir à découvrir les « trucs » mis en place par les cavaliers... Alors qu’ils ne cessent d’avoir trois coups d’avance sur les autorités, dans leur numéro de « Robin des Bois » moderne.

Certes, d’aucuns accuseront la mise en scène de Louis Leterrier (Français qui s’est peu à peu fait un nom dans le petit monde US, après l’Incroyable Hulk ou Le Choc des Titans) d’être un rien « too much »... Mais n’est-ce pas là le principe même des tours de magie, de flirter quelque peu avec la limite du « bon goût » esthétique...


Un divertissement estival honorable donc, dont la saveur rappelle celle des « petits » films qui égayaient les salles de quartier avant le triomphe des multiplexes et des géants « transmédia ».

Insaisissbles

Réalisateur : Louis Leterrier

Avec Jesse Elsenberg, Mark Ruffalo, Woody Harrelson, Ilsa Fisher, Dave Franco, Mélanie Laurent, Morgan Freeman, Michael Caine...

Sortie le 31 juillet 2013

Durée : 1h56

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