Il était une fois

Réalisateur: 

Coup de foudre à Manhattan

 

Giselle au pays des Merveilles

Au royaume imaginaire d’Andalasia, Giselle est une belle jeune fille, gaie et enjouée, qui voit toujours la vie en rose et aime tout le monde. Elle vit dans une modeste chaumière, située en bordure de la forêt, où elle passe ses radieuses journées à chanter et à danser avec ses amis les animaux en attendant l’arrivée d’un Prince charmant. Lorsqu’elle se fait attaquer par un troll, elle est sauvée par le séduisant Prince Edward, venu au secours de la belle en détresse sur son fringuant destrier. C’est le coup de foudre immédiat et les deux tourtereaux s’apprêtent déjà à convoler en justes noces puis à vivre heureux ensemble pour toujours mais ce mariage n’est pas du goût de tout le monde. En effet, la coutume veut qu’une fois marié le Prince Edward deviendra automatiquement Roi et la Reine Narissa, sa belle-mère, devra alors lui céder la place ce qu’elle n’a pas du tout l’intention de faire.

 

Qui veut la peau de Giselle ?

Fourbe, manipulatrice et ivre de pouvoir, la méchante Reine Narissa est prête à toutes les vilenies pour conserver le trône. Pour cela, il lui faut impérativement empêcher le mariage de son beau-fils. Quelques instants avant le début de la cérémonie, elle profite de la naïveté de la future épouse pour la précipiter dans le Puits des Vœux. La pauvre Giselle se retrouve alors propulsée comme par magie au cœur de Manhattan, en pleine heure de pointe. Complètement perdue dans ce monde bruyant et terrifiant, elle parcourt les rues de la ville, revêtue de sa somptueuse robe de mariée, tout en chantant et en dansant comme elle le fait habituellement à Andalasia, jusqu’au moment où elle croise, par hasard, la route de Robert McKensie, un brillant et séduisant avocat spécialisé dans les divorces qui, de par son métier, en a bien trop vu pour croire encore au véritable Amour. A la demande expresse de sa petite fille, instantanément tombée sous le charme de cette ravissante Princesse débarquée de nulle part, Robert accepte d’héberger pour la nuit cette inconnue en détresse.

La Reine Narissa pensait pouvoir se débarrasser définitivement de la future mariée en la précipitant dans le monde réel mais Pip, un petit écureuil plein de ressources qui s’avère être aussi le meilleur ami de Giselle, l’a vu faire et a prévenu le Prince Edward. Ce dernier ne peut alors s’empêcher d’aller sauver l’amour de sa vie, contrariant ainsi les noirs desseins de la Reine. Lorsque son serviteur zélé échoue dans sa mission d’empoisonner Giselle pour l’empêcher de revenir à Andalasia, la Reine Narissa décide de régler, elle-même, le problème une bonne fois pour toutes. Une fois dans le monde réel, elle montre son vrai visage au grand jour, en se transformant en hideuse sorcière puis en dragon crachant le feu, et n’hésite pas à se servir de ses nombreux pouvoirs maléfiques pour tenter d’arriver à ses fins.

La désenchantée

Il Était Une Fois est une comédie fantastico-romantique, tout à la fois auto-parodique et décalée, qui joue sur le contraste saisissant entre les deux univers et sur le choc des deux cultures. Après les 8 premières minutes, l’animation classique en 2D, dans le style des bons vieux Disney de notre enfance, passe le relais aux prises de vues réelles dès que les personnages d’Andalasia arrivent à New York. On passe dès lors d’un monde idyllique de conte de fées (où il fait toujours beau, où la vie est toujours rose, où les belles jeunes filles en détresse rencontrent systématiquement le Prince Charmant et l’épousent, où les animaux s’affairent avec joie aux diverses tâches domestiques tout en parlant et chantant, où tout le monde vit heureux à tout jamais, …) à notre monde bien réel et à la dure réalité de son quotidien. C’est ainsi que Giselle découvre New York dans “toute sa splendeur” (ses voitures et ses embouteillages, son brouhaha ambiant, sa foule qui grouille, ses buildings et ses panneaux d’affichage publicitaire, ses SDF, …) mais aussi le mauvais temps et autres déboires du même acabit. Comme toutes les héroïnes de conte de fées, Giselle rêve d’épouser le Prince Charmant et de vivre heureuse jusqu’à la fin de ses jours avec l’homme de sa vie, entourée de leur ribambelle d’enfants, mais lorsqu’elle débarque inopinément dans le monde réel, elle va découvrir la différence existant entre l’amour idyllique des contes de fées et l’amour véritable. De son côté Robert, particulièrement désabusé par l’exercice de son métier, va, grâce à Giselle, (re)considérer l’amour sous un nouveau jour.

Chaque protagoniste vivant dans le monde d’Andalasia est l’archétype même des personnages qui ont fait la gloire des studios Disney : le valeureux Prince Charmant, la belle jeune fille en détresse, la méchante sorcière, ses fidèles et fourbes sbires chargés d’effectuer les basses besognes, sans compter les incontournables gentils animaux de compagnie et les chansons qui vont avec. Le scénario pousse ici volontairement le trait. Lorsque les personnages du conte de fées débarquent dans le monde réel, ils deviennent alors des êtres de chair et de sang et ne sont plus de simples “dessins animés”, ce qui renforce l’incongruité des situations dans lesquelles ils sont plongés. C’est ainsi, par exemple, que Pip (le petit écureuil, plein d’entrain et de malice, qui est le meilleur ami de Giselle) n’a pas sa langue dans sa poche. Lorsqu’il débarque à son tour à New York, il se transforme en véritable écureuil mais perd aussi, du coup, l’usage de la parole et n’émet plus que des couinements à chaque fois qu’il veut dire quelque chose. Pour s’exprimer, il ne lui reste alors plus que les gestes et il se décarcasse comme un beau diable pour mimer ce qu’il veut dire mais les gens ont bien du mal à le comprendre ce qui est à l’origine de toute une série de gags visuels assez hilarants.

C’est ainsi que Disney revisite, à sa façon, un certain nombre de films d’animation (Blanche-Neige, Cendrillon, La Belle au Bois Dormant…) qui ont fait leurs heures de gloire pour le bonheur des petits et des grands. Même si Il Était Une Fois est incontestablement réussi, il est évident qu’il est difficile de passer derrière la saga des Shrek et, du coup, on trouve le film un peu fade dans la mesure où il reste malheureusement encore un peu trop respectueux du genre.

Il Était Une Fois

Réalisation : Kevin Lima

Avec : Amy Adams, Patrick Dempsey, James Marsden, Susan Sarandon
Sortie le 28 novembre 2007
Durée : 1h 48

Sections: 
Type: