Chain Mail
Sans se connaître, des adolescentes tokyoïtes se retrouvent à écrire une histoire sur un site net via leur PC ou leur téléphone portable.
Le harceleur, la victime, la femme-flic et le jeune professeur qui inspire des sentiments amoureux à la victime, voilà les personnages.
Très vite, ces jeunes filles deviennent accros mais deux d’entre elles paniquent quand une jeune fille est enlevée et que justement, le rôle de la victime n’est plus alimenté.
De plaisir virtuel, Chain Mail serait devenu réel ?
On utilise un thème classique de l’adolescence européenne : le sentiment d’ennui et surtout d’incapacité à gérer cette période difficile de la préadolescence.
La vivre au Japon où ne pas entrer dans le moule et surtout ne pas être la meilleure en tout est certainement une épreuve qu’on ne peut même pas mesurer ici où, malgré les apparences – et les réalités ! – les jeunes la vivent souvent un peu plus protégés des exigences d’un monde du soleil levant qui ne tolère aucune originalité.
Thriller électronique, on se pose aussi des questions sur l’avenir de ces enfants qui voudraient pouvoir exprimer leur véritable personnalité et non ressembler aux clones qui font leur gymnastique avant de s’asseoir 12h devant leur écran et de passer 3h dans un karaoké avec les collèges avant de rentrer pour s’écrouler sur leur lit, laissant épouse et enfant vivre une vie quasi parallèle.
S’il ne s’avère pas du domaine de la fantasy, le thriller fonctionne très bien.
Chain Mail par Hiroshi Ishizaki, traduit par Yukari Maeda et Patrick Honnoré, illustré par Toru Daimon, Editions du Rocher jeunesse