Helena Vannek

Auteur / Scénariste: 

Entre deux guerres, dans un petit village flamand, la vie est rude.

Helena raconte la vie de sa famille. Son père, marchand de chevaux, est un homme sévère, craint par les villageois, mais honnête. Il adore sa femme qui meurt jeune d’un cancer. Suite à ce décès, le père répartit les rôles : Mieke, la sœur aînée est chargée du ménage, Helena doit poursuivre ses études d’institutrice et leur petit frère Tobie, traumatisé par la mort de leur mère, est envoyé en pension. La narratrice décrit la vie et les douleurs de sa famille. Elle parle autant de ses joies que de ses déceptions et de ses chagrins. Elle dépeint un portrait de l’époque, des mœurs dans ce coin de pays reculé où chacun surveille son voisin, prêt à le critiquer.

 

Guido, le personnage mystérieux du roman, est un jeune homme que le père introduit au sein de la famille en espérant qu’il se lie d’amitié avec Tobie et qu’il l’accompagne un peu comme un grand frère, car son fils n’accepte toujours pas le décès de sa mère. Son équilibre chancelle.

Le père ne donnera à ses enfants aucune explication quant à la présence de Guido. Qui est-il ? D’où vient-il ? Celui-ci reste impénétrable. Helena pourtant apprend par hasard l’incident tragique qui a éloigné Guido de sa propre famille.

 

La réalité n’a pas qu’un seul visage. Très habilement, Armel Job nous confronte à plusieurs versions des mêmes évènements. La première version, la plus longue, est celle d’Helena. Elle tombe amoureuse de Guido et regarde le monde à travers cet amour qu’elle croit partagé. La deuxième est celle de sa sœur Mieke. Elle nous surprend à la fin du roman et remet en question toute notre perception des personnages.

 

En tant que lectrice, j’aime ces « péripéties » dans le récit qui nous font revoir notre lecture et percevoir l’histoire sous un autre angle. L’auteur prend plaisir à nous confondre et il y arrive avec élégance.

 

Il est difficile d’en dire plus sans dévoiler ce qui fait l’intérêt et le charme de ce roman.

 

Une belle écriture, dans un style du début du vingtième siècle qui correspond parfaitement au milieu et à l’intrigue. Une réflexion douce-amère sur la vie, sur l’amour, sur ce que nous en faisons.

 

À lire, bien sûr.

 

Helena Vannek par Armel Job, éditions Mijade

Type: 

Ajouter un commentaire