Heaven's road

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Illustrateur / Dessinateur: 

Le roman s'ouvre sur une ville déserte des Etats-Unis. Kyle Jenkins y traîne sa solitude et son désespoir : autour de lui, tout le monde a disparu, même sa femme et son fils, et la folie semble le guetter.

Le reste du livre nous raconte son histoire  et celle d'une bien étrange apocalypse : un jour, sans crier gare, hommes, femmes, enfants, bêtes et végétaux ont commencé à disparaître. L'un après l'autre, tous s'évaporent en quelques secondes, laissant des voitures vides au milieu des routes, des familles endeuillées et des villes en proie à la désolation et au chaos.

Kyle Jenkins et quelques unes de ses connaissances décident alors de partir sur les routes à la recherche d'un lieu épargné dont ils ignorent tout...

 

Comme je le développerai par la suite, mon point de vue sur ce roman est plutôt mitigé.

 

Tout d'abord, le premier chapitre de l'histoire, qui nous décrit le quotidien de Kyle dans ce monde post-apocalyptique, n'est presque pas exploité puisqu'on ne recoupe ce moment qu'à quelques pages de la fin, ce qui m'a frustrée.

 

J'ai également trouvé que le style était assez maladroit. Les dialogues manquent de naturel, en conséquence ils ne sont pas très crédibles. Il y a aussi beaucoup de facilités et d'associations trop attendues, des descriptions de paysages et de sensations qui frôlent la mièvrerie. Pour autant certains passages, certaines images sont vraiment jolies. J'ai donc eu l'impression que ce style aurait pu être bien plus percutant s'il avait été travaillé davantage. Cela me donne plutôt envie de découvrir les romans futurs de l'auteur (celui-ci étant son premier), pour voir s'il y a une évolution de ce côté-là. 

 

Il m'a semblé que les personnages étaient assez inégaux. Certains sont plutôt stéréotypés, comme le shérif, toujours rassurant et droit, ou le révérend Graham dont la foi en Dieu semble inébranlable, par exemple, qui collent un peu trop à la caricature qu'on se fait de ce genre de personnes. D'autres sont plus attachants, et notamment le personnage principal, dont on suit tout le cheminement intérieur, les doutes et les angoisses.

 

Pour moi, le point fort incontesté de ce livre est cette idée de décrire une apocalypse au cours de laquelle les gens disparaissent simplement, ce qui est particulièrement original. On y retrouve l'ambiance de certains romans post-apocalyptiques comme La route ou Les faucheurs sont des anges, autant d'histoires percutantes mais dont la fin du monde reste associée le plus souvent aux zombies. Ici ce n'est pas le cas : on ignore jusqu'au bout ce qui se passe et le pourquoi de ces disparitions, ce qui rend l'ensemble assez angoissant.

Le rythme est relativement lent, l'auteur s'étant davantage concentré sur la description de ce monde terminal et les errances intérieures de ses personnages que sur les scènes d'action à répétition qui ponctuent souvent ce genre d'histoires catastrophes. J'ai bien aimé ce parti pris : en lisant le roman, on se sent aussi impuissant que les personnages qui, ne sachant pas à quoi ils ont affaire, ne peuvent le combattre et donc ne peuvent agir. On ne comprend pas, on doute, on se demande jusqu'à la fin ce qu'il en est.

 

La fin, justement, a eu le mérite de me surprendre. Si elle ne m'a pas frappée comme d'autres chutes ont pu le faire, l'explication finale reste originale et m'a laissée sur une impression plutôt bonne.

 

Heaven's road, par Alexis Arend, illustré par Henrietta Mulder, Editions Zinedi

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