Si jolie planète (Une)

Quelques déboires avec sa hiérarchie, et voilà qu’un télépathe se retrouve réduit à explorer des planètes.

Sa dernière mission : une planète aux hémisphères bien distincts.

Le premier a ses autochtones qui se reproduisent seuls. Par conséquent, ils se nomment les seuls.

Sur l’autre hémisphère, la reproduction se fait à trois.

Notre pseudo explorateur télépathe se retrouve au beau milieu de cela.

On retrouve une nouvelle fois et à mon plus grand plaisir la ligne éditrice de Rivière Blanche.

Dingue, décalé, rocambolesque. On flirte souvent avec le fou rire.

On se croirait dans l’univers déjanté des Monty Python. Les situations prêtent souvent à sourire. Les pensées intimes de notre héros, n’en parlons pas. Les anecdotes qu’il nous narre (surtout la première, celle qu’il l’a fait virer de son poste) sont toutes bonnement à se plier en quatre.

Quant aux indigènes, ils ne dépareillent pas.

Les seuls à bord de leur ballon dirigeable qui invectivent les autres.

Et pourtant, malgré cet état de fait, ce roman a une trame des plus sérieuses et digne du plus grand intérêt. Les explications scientifiques de l’évolution sont développées sérieusement et cela m’a bien fait réfléchir. Les séquences d’ADN, la reproduction...

Du coup, captivé, je m’y suis habitué à toutes ces péripéties.

Je me suis dit qu’en fait, les seuls étaient en quelque sorte des religieux qui conspuaient et combattaient ceux qui se reproduisent différemment d’eux.

Quand les seuls survolent dans leur ballon dirigeable des autres, ceux qui se reproduisent à trois, leur réaction me rappelle les messages que l’on entend parfois de la part de nos grands religieux et l’auteur nous fait comprendre qu’au final les seuls sont jaloux de ne pas pouvoir se reproduire comme les autres.

Bien joué.

Ce héros, ce télépathe m’a bien séduit. Il est un peu capricieux, susceptible avec une pointe de jalousie.

Un homme quoi.

C’est pur, écrit avec entrain sans jamais se prendre au sérieux.

C’est justement cela qui procure à l’ensemble de la fluidité et lui insuffle une vraie vie.

Un si jolie planète par Jacques HOVEN, Illustration de Grillon, Rivière Blanche