Ankou, lève-toi !
1944, une jeep américaine heurte un paysan à bord de sa charrette, dans la campagne bretonne. Le paysan est affreusement maigre et s’agrippe à sa faux.
Les militaires décident de l’envoyer aux E-U afin de l’étudier. Mais il s’échappe plusieurs fois sans pour cela complètement disparaître…
2007, au coin d’un bar dans un « bouchon » lyonnais, une pochetrone s’écroule devant Eric Jaillet, journaliste dans une feuille de chou locale.
Après lui avoir raconter comment une Bretonne devient Lyonnaise d’adoption, la vieille dame l’affranchit sur les contes et légendes bretonnes et tout particulièrement l’ange de la mort, l’Ankou, qui a le visage du dernier décédé de l’année.
A la fois thriller et fantastique, ce roman vous emporte par delà les océans dans une enquête qui vous présente un postulat pas tout à fait neuf mais « renversé ».
Là où certains prétendent que les ET de Roswell ont existé (et qui sait…), Frédérick Houdaer part de l’idée que Roswell est une invention de l’armée américaine pour cacher les diverses apparitions de l’Ankou ramené aux E-U après la seconde guerre mondiale. Qu’un gros mensonge est toujours plus facile à faire passer qu’une vérité.
Et on s’y prend, on se met à douter et on se demande : comment va-t-on sortir de ce cauchemar ? Peureuse, oui ! Demandez au rédac’ chef qui adore me faire sursauter, car cela marche à tous les coups.
Mais faut pas croire que je suis si naïve : ce conte (car au final, c’est une forme de conte que ne dénierait pas un Tim Burton avec ses « Noces funèbres ») tient tellement la route et sa forme narrative de thriller vous entraîne malgré vous sur des voies terreuses, des ornières quasi celtiques, à la poursuite d’une vérité qui ne fait que s’enfuir.
Point commun avec « Le procès » de Kafka, qui aussi, à chaque information n’éclaire pas grand-chose et même rend le dossier plus confus, plus incroyable.
La trame est émaillée de références authentiques à la Seconde Guerre mondiale qui renforce l’impression que tout y est véridique.
Second roman de cette collection qui vous laisse comme un goût d’infini (après Renaud Marhic), l’impression subtile d’avoir pu effleurer quelque chose mais de ne pas encore savoir vraiment ni ce que c’est, ni si vous avez envie de savoir vraiment ce que c’est…
Ankou, si tu le lèves, laisse-moi d’abord passer … pour t’éviter… brrr
Ankou, lève-toi par Frédérick Houdaer, Editions du Barbu, collection Polar & Grimoire