Autre soir (L')
Résumé
« Eh, mec, j’essaie juste de te raconter dans le moindre détail. Tout ce que je veux, c’est te dissuader de faire ta "p’tite enquête" comme tu me disais tout à l’heure. Parce que moi j’espère juste, ô Grand Dieu, j’espère juste ne pas avoir été aperçu d’un iota, l’autre soir. »
Guy-Joseph, un bel athlète martiniquais, raconte ce qu’il a vu, alors qu’il courait près du lac de Vieilvigne, quelques jours après l’inquiétante disparition d’une jeune fille, et ce dont il a été témoin dépasse l’entendement de son interlocuteur : Edouard, skinhead repenti...
Et vous ? Serez-vous prêt à écouter son histoire ?...
Chronique
L’autre Soir de Greg Hocfell est une nouvelle d’une soixantaine de pages. Cette histoire nous convie à une rencontre improbable entre deux protagonistes que tout oppose. Le premier, Guy-Joseph, est un Martiniquais athlétique qui a été témoin d’un crime horrible. Le second, Edouard, est un ancien skinhead qui, face à l’incapacité de la police à résoudre bon nombre de crimes identiques, se met en tête d’enquêter à son tour. Fort du fait qu’il a un jour fait partie du côté moins « politiquement correct » de notre société et que, aujourd’hui encore, il essuie les regards en coin de ses concitoyens, il décide de rencontrer Guy-Joseph afin de lui faire raconter son histoire.
Et c’est ici que la nouvelle proprement dite commence.
Je ne peux pas trop rentrer dans les détails de peur de spoiler mais une chose est sûre, l’auteur a un sens inné de la mise en situation et de la formulation.
On ne peut qu’être séduit par l’échange verbal entre nos deux héros : tantôt gouailleur, tantôt revendicatif, toujours jouissif ! Greg Hocfell nous parsème ses dialogues d’expressions savoureuses que n’aurait pas reniées Frédéric Dard. Mais ce n’est là que l’une des facettes de cette nouvelle.
L’histoire est certes classique sur le fond mais Greg Hocfell réussit à l’intégrer à la perfection dans la modernité de notre société et ce de manière tout à fait originale.
La trame est en cela servie par un vocabulaire approprié, qui sonne juste, et un sens de la mise en scène aussi précis que vivant.
Cinématographique est le mot qui me vient à l’esprit. L’ambiance navigue parfois entre polar et horreur, pour notre plus grand plaisir. Point d’effets superflu, l’auteur tape juste, avec parcimonie et au bon moment.
Pour conclure, je dirai que L’autre soir constitue une agréable mise en bouche destinée à allumer en nous le désir de se plonger plus avant dans l’univers de l’auteur au travers d’un de ses recueils de nouvelles ou de ses romans.
L’autre soir par Grec Hocfell, The Bookedition