Soldat chamane T2 (Le)

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Nous retrouvons Jamère Burvelle dans le monde de Gernia. Alors qu’il entame la fin des épreuves de sélection dans l’école de cavalerie qui doit faire de lui un officier, Jamère a de plus en plus l’impression qu’il n’a pas sa place à cet endroit. Les fils de l’aristocratie ne veulent pas des fils de soldat ennoblis.
Jamère devra affronter ses contradictions : sa sensibilité particulière au monde de la nature, ses amitiés, ses amours et son éducation stricte et rigide.


J’avais laissé le soldat Jamère, apprenti officier dans sa prestigieuse et très guindée école de cavalerie et je le retrouve dans le même état de rigidité. Comme quoi l’uniforme, c’est dur à porter, qui plus est quand il est amidonné par un règlement où la soumission est mise en valeur en lieu et place de l’intelligence. Je ne comprends pas pourquoi Jamère ne prend pas son balluchon pour aller sur la route. C’est d’ailleurs un conseil de sa cousine rebelle, Epinie. Mais lui, il a l’éducation et la vocation. Et puis Jamère n’est encore qu’un gamin.

Personne ne veut de lui et de ses amis dans cette école et dans cette société victorienne. On pourrait se croire à Boston juste après la guerre d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique avec les tribus en arrière plan.

C’est cela qui me retient sans doute. Je sais que Jamère va devoir affronter les tribus de près. J’attends ça avec impatience. Mais parfois Robin Hobb choisit le rythme. Tant pis pour moi. Nul doute qu’il faut me présenter tous les aspects de la société de Gernia. Nul doute que cela me sera utile pour comprendre les choix du héros. N’empêche que cela m’irrite un peu.

Bon sang de bois, pourquoi Jamère et ses copains supportent ils toutes ces contraintes alors que l’aventure doit être ailleurs, plus loin, vers les tribus ?

Bon, je suis le rythme de Robin Hobb. Elle m’a déjà fait cette farce dans les Aventuriers de la Mer. Donc, je tiens bon et enfin, 150 pages après le début, cela s’accélère… Enfin !

Les expériences de communication de Jamère avec l’autre monde où la Femme-Arbre réside, l’apparition des Oscellions, le petit peuple de la Barrière, plus les histoires d’amour et d’amitié font qu’on ne lâche pas le bouquin.

Jamère est partagé entre le monde de la Femme-Arbre qu’il visite dans ses rêves et le monde de Gernia, le monde réel d’une société victorienne en plein développement préindustriel. La Femme-Arbre défend un monde où la nature et les peuples vivent en symbiose. Les maîtres de Gernia au nom du développement s’efforcent de dompter la nature au risque de la détruire. Les deux mondes s’expriment par la violence.

Une épidémie menace Gernia.

Hélas, c’est alors qu’on est dans un rythme fougueux qu’on parvient à la dernière page qui me renvoie à la suite « à paraître prochainement ».

J’ai l’impression d’être laissé sur le rivage…

Ce n’est pas la faute de Robin Hobb mais le choix de l’éditeur en France.

Cette lenteur et ces accélérations de rythme en un seul bouquin, ça doit être une autre lecture.

La fluidité de la narration de Robin Hobb, son talent de raconteuse, fait qu’on supporte les aléas de l’édition tout en étant irrité. Parce qu’on les aime, nos personnages même si des fois, on a envie de les bousculer…

La trame de fond est d’actualité : l’écologie confrontée à l’économie. Le sujet est traité à la façon de Robin Hobb.

Il y a aussi les droits des femmes qui dans la société de Gernia sont plus que limités.

Je ne veux pas vous en dire trop pour ne pas briser votre plaisir de lecture,

Résultat, malgré une légère déception de lectrice, j’attends le prochain rendez vous avec impatience. La date n’est pas fixée. Il nous faut attendre ce « prochainement ».

Heureusement qu’il y a Les aventuriers de la mer pour nous faire patienter…

Le cavalier rêveur (le soldat chamane tome 2), Robin Hobb, Traduction : A. Mousnier-Lompré, Pygmalion, couverture de Christophe Vacher

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