HEINLEIN Robert (1907-1988)
Il y a 25 ans, Robert A. Heinlein décédait...
Un des auteurs de science-fiction qui a le plus marqué de son empreinte le vingtième siècle, c’est Robert Heinlein. Il a non seulement écrit des textes importants, mais en plus il a inspiré certains projets technologiques américains. Robert A. Heinlein est né à Butler dans l’état du Missouri en 1907 et est décédé en 1988, c’est-à-dire il y a juste vingt-cinq ans. Étrange parcours que celui d’Heinlein, qui à peine sorti du lycée, entre à l’académie navale d’Annapolis et en sort lieutenant. Il quittera la marine, suite à une tuberculose. De retour dans la vie civile, il étudie la physique à l’université de Californie (UCLA). Pour vivre, il n’a pas d’autre choix que de trouver des boulots dont le salaire n’est pas assuré (propriétaire de mine, agent immobilier…). Il s’essaie à la politique, mais sans succès.
En 1938, Heinlein participe à un concours de nouvelles de science-fiction organisé par le magazine Thrilling Wonder Stories. Il écrit la nouvelle « Ligne de vie » (Life line), mais se ravise en ne la soumettant pas pour le concours. C’est à John Wood Campbell qu’il s’adresse pour la faire publier. La nouvelle sera publiée en 1939 dans le magazine Astounding Science-fiction et lui rapportera plus d’argent que le premier prix du concours. À partir de ce moment, Heinlein va devenir un auteur récurrent du magazine, au même titre qu’Isaac Asimov, E.E. doc Smith, Clifford D. Simak, L. Sprague de Camp ou Alfred E. Van Vogt. C’est l’âge d’or de la science-fiction.
À cette époque, on doit à Heinlein plusieurs nouvelles qui se raccrochent à son cycle « Histoire de futur ». Avec la Seconde Guerre mondiale, il se détourne de l’écriture et se focalise sur son job d’ingénieur dans la marine. Après la guerre, et un peu de militantisme, il revient à l’écriture.
En 1950, sort en film « Destination Lune », basé sur les idées d’Heinlein. Il participe à l’élaboration du film. C’est la période où on lui doit ses « juvéniles », des histoires de science-fiction adressées aux adolescents (La patrouille de l’espace, La planète rouge).
En 1951 vient « Marionnettes humaines », histoire qui montre une Terre infiltrée par des extraterrestres qui se présentent sous la forme de parasites qui se greffent dans le dos des humains. À partir de 1956, Heinlein va écrire plusieurs livres qui vont recevoir le prix le plus élevé en science-fiction, c’est-à-dire le prix Hugo. Il va le décrocher pour : Double étoiles (1956), Etoiles, garde-à-vous (1960), En terre étrangère (1962), Révolte sur la Lune (1967). Des livres qui ont vieilli, mais qui se lisent encore très bien si on tient compte du contexte de l’époque. Heinlein nous conte l’histoire d’un acteur qui joue la doublure d’un homme politique, puis l’engagement militaire de la Terre face à un ennemi extraterrestre. Avec En terre étrangère, il frappe un grand coup en nous donnant la vision de notre monde vue par un martien (qui est un descendant humain), et enfin dans Révolte sur la Lune, il nous montre comment une colonie lunaire se soustrait à la domination de la Terre. Quatre livres qui méritent amplement le prix Hugo.
Heinlein a aussi écrit des perles, comme « Une porte sur l’été » qui parle d’amour contrarié par les affres du temps et « Le long sommeil » en particulier. Un des personnages n’est autre que Petronius le chat.
Heinlein est un grand conteur, probablement le plus grand qu’ait connu la science-fiction. Un quart de siècle après son décès, il influence encore les nouvelles générations de lecteurs et d’auteurs. Que ce soit la NASA ou le gouvernement américain, sans le vouloir, Heinlein a influencé leur politique. Aujourd’hui, il nous laisse une œuvre très complète, mais qui n’a pas totalement été rééditée. Espérons que cette lacune sera comblée dans un futur proche, car Heinlein mérite d’encore être revisité par les nouveaux lecteurs.