Bon, la brute et le mort-vivant, Rachel Morgan T2 (Le)


Rachel Morgan, notre sorcière favorite, est de retour dans ce très bon second tome de ses (més)aventures rocambolesques à Cincinnati. Nous sommes toujours dans cet univers d’après « le Tournant », le jour où tous les « Outres » (les vampires, les garous, les sorciers, etc.) ont révélé leur existence à un monde au bord du chaos du fait de la propagation d’un virus meurtrier décimant l’humanité. Et Rachel mène toujours tant bien que mal sa petite entreprise indépendante de chasseuse de primes dans le Cloaque (dont le nom - Charmes vampiriques - n’est pas sans créer quelques malentendus cocasses…) sur la rive de l’Ohio faisant directement face à « Cincy ».

Mélange de « Buffy » et de « True Blood », cette série de récits navigue agréablement entre humour et fantastique, mêlant le tout à des intrigues policières prenantes. Mais c’est avant tout dans la description du microcosme au sein duquel Rachel évolue que Kim Harrison excelle. C’est avec un plaisir non feint que l’on retrouve sa petite famille dysfonctionnelle de collègues mal assortis : Jenks, le pixie railleur qui habite dans le jardin de l’église que Rachel a transformée en logis où il fait bon vivre, qui l’accompagne dans ses enquêtes en l’assommant de commentaires moqueurs ; Ivy, sa colocataire, une vampire vivante ayant les plus grandes difficultés à abandonner son régime à base de sang humain, et qui ne parvient pas toujours à réprimer ses instincts violents…

Rachel part cette fois-ci sur la piste d’un mystérieux tueur en série qui décime la population locale de sorciers, leur réservant à chaque fois une mort peu enviable. S’agirait-il de Trent Kalamack, le peu fréquentable millionnaire qui l’avait transformée en rat avant de la livrer en pâture à d’affreux combats d’animaux lors du premier opus de la série ? A moins que Rachel ne fasse une obsession sur sa personne et en oublie du coup d’examiner d’autres options ? Et d’ailleurs, quelle que soit l’identité du meurtrier, quels motifs peuvent bien le pousser à agir de la sorte ?

Toujours en retard dans le paiement de son loyer, constamment flouée par ses employeurs divers, incapable de cerner totalement la personnalité de son petit ami ou les motivations profondes de sa colocataire, instrumentalisée par les services de police de Cincinnati comme par ceux qu’elle combat habituellement, Rachel parvient néanmoins, cahin-caha, à garder le cap de son enquête, sans dommages majeurs pour elle ou pour autrui. Elle apprend au passage quelques informations troublantes relatives au passé de son père, quelques bribes de données concernant son propre métabolisme…

Au final, quand on ferme ce livre, on n’a qu’une envie : se plonger dans la lecture du troisième tome de la série, afin de savoir de quoi le futur de cette attachante brochette de personnages sera fait !

Kim Harrison, Rachel Morgan - 2 : Le Bon, la Brute et le Mort-Vivant, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean Schmidt, 573 p., Bragelonne

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