Enigme de Saint-Olav (L')

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1409 à Tallinn, Estonie, un haut responsable de l’Ordre des chevaliers teutoniques est retrouvé décapité, une pièce de monnaie étrangère dans la bouche. Le bailly (équivalent du commissaire de police dans les sociétés médiévales) mène l’enquête, assisté par Melchior, l’apothicaire.

Les premières pistes sont troublantes et il faut démontrer une certaine diplomatie pour jouer entre les pouvoirs cléricaux et les droits des citoyens, entre obscurantisme et science.

Voilà une génération de polar (et c’est bien affiché sous cette appellation) qui nous vient du Nord. Après les Suédois comme Henning Mankell (le commissaire Wallender) et Stieg Larsson (la trilogie « Millenium »), les pays baltes nous offrent Indrek Hargla.

Hargla est encore un jeune auteur (1970) au look de viking, costaud et blond, connu pour de nombreuses nouvelles et 7 romans, souvent dans la mouvance du fantastique, s’inspirant beaucoup de l’Imaginaire et des traditions de son pays. Ses deux polars sont les deux derniers parus, certaiment en français.

En fait, passée la difficulté de s’habituer à des noms de personnages et de topographie peu usuels à nos yeux et oreilles, on retrouve une structure et une ambiance qui m’ont beaucoup fait penser au « Nom de la rose » d’Umberto Eco.

L’époque (1327 pour « La rose », 1409 ici), le lieu (un monastère), des personnages (les moines et d’un côté un ancien inquisiteur, enquêteur aussi, et ici un apothicaire), les modes d’assassinat (entre autres, les poisons), beaucoup de choses conduisent à une certaine identification.
Et passé l’obstacle des noms étrange( r )s, l’intrigue prend le dessus et on suit avec curiosité et attention les réflexions de Melchior. Mode de pensée qui encore m’a fait revenir sur les déductions façon Baskerville de Eco.

Les éditions Gaïa ont pour but d’ouvrir la lecture des Francophones à d’autres horizons et ici leur choix est une franche réussite : je ne peux que vous pousser à dépasser les frontières des auteurs de blockbusters, surtout avant que pareil écrivain ne fasse partie des classiques des polars contemporains !

Un très bon premier roman pour une série annoncée, le volume 2 est déjà sorti (« Le spectre de la rue du puits »), qui continuera les aventures de l’apothicaire et de son fils.

L’énigme de Saint-Olav, Melchior l’apothicaire T1 par Indrek Hargla, traduit de l’estonien par Jean-Pascal Ollivry, Gaïa Editions

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