Apocalypse selon Marie (L')

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Un ouragan se déchaîne sur La Nouvelle-Orléans. Tandis que la ville lutte contre les éléments, une bataille plus cruciale se livre en coulisses : l’affrontement final d’une guerre sans merci, dont les origines remontent à la Création. Et l’issue de ce combat pourrait bien dépendre de l’agent spécial Marie Parks... Et de sa capacité à protéger la fragile Holly des forces démoniaques lancées à ses trousses. Mais ces télépathes venus du fonds des âges sont-ils les vrais ennemis lorsque la frontière entre le Bien et le Mal se fait de plus en plus floue ?

Il fallait oser. Se lancer, dès son second roman, dans une aventure épique dont l’inspiration est sans aucun doute à chercher du côté du « Fléau » de Stephen King, on encore de « L’Echiquier du Mal », de Dan Simmons. Patrick Graham n’a peur de rien et risque le tout pour le tout dans un roman qui étire sa narration dans toutes les directions.

Géographiquement, d’abord, cet Apocalypse s’étend sur l’entièreté du globe… au travers de vignettes que ne renierait pas ce catastrophiste de Roland Emmerich (réalisateur d’ « Independance Day », « Le Jour d’Après » ou le tout récent « 2012 »). Temporellement ensuite, avec une histoire qui remonte aux origines de l’homme, dans un décor préhistorique baigné de magie et d’affrontement ultime. Narrativement enfin, avec de nombreux fils qui s’entrecroisent, alors que l’aventure prend des allures épiques, spectaculaires et pyrotechniques. Mais… parce qu’il y a un mais… Mais finalement, Patrick Graham n’a-t-il pas eu les yeux plus grands que la plume ? A force de tisser son histoire sur un canevas de plus en plus vaste, on sent peu à peu les personnages lui échapper, les situations se simplifier à outrance… Pour finir par déboucher sur un affrontement entre le bien et le mal qui se résume à une explosion dans une clairière au bord du Mississipi…

Et surtout des personnages aux motivations de plus en plus floues. Simple exemple : pourquoi le directeur du FBI ne dit-il pas tout simplement au plus brillant de ses agents, que la petite fille qu’elle protège est le remède que la planète attend ? Ces « trous » étranges dans la narration qui interviennent dans la toute fin du roman laissent entrevoir un manuscrit plus long, que l’éditeur a peut-être eu « peur » de laisser se développer totalement, au risque de friser avec un opus major de près de mille pages. Cela serait une question intéressante à poser à Patrick Graham, lors d’un prochaine rencontre…

Ceci posé, l’exercice du « grand thriller fantastique et apocalyptique » est assez risqué pour saluer cet effort avec tous les honneurs et se réjouir à l’avance de découvrir le prochain Graham, programmé pour mars prochain.

L’apocalypse selon Marie par Patrick Graham, Pocket

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