Fur - Portrait imaginaire De Diane Arbus

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Birth


A New York, à la fin des années 50, Diane Arbus est l’assistante de son mari, un photographe de mode réputé. Issue d’une riche famille, elle se sent comme emprisonnée dans un monde de convenances rigides où seules les apparences comptent. Un jour, elle remarque des déménageurs qui livrent des meubles ainsi que toutes sortes d’objets insolites dans l’appartement situé au-dessus du sien. Lorsqu’elle finit par apercevoir son nouveau voisin, le mystère s’épaissit car ce dernier est enveloppé dans un long manteau, il porte un chapeau et dissimule son visage derrière un masque. Seuls ses yeux sont visibles et le regard que Diane croise ne fait que l’intriguer encore un peu plus.

Lors d’une fête de famille, son mari lui offre un appareil photo et l’incite vivement à prendre ses propres clichés. Quelques jours plus tard, les canalisations de son appartement sont bizarrement obstruées par une quantité importante de longs poils et elle découvre une mystérieuse clé dont elle ignore l’usage. Sa curiosité la pousse alors à monter chez Lionel, son énigmatique nouveau voisin, avec l’intention de le prendre en photo. Fascinée par l’intensité de son regard et attirée par le charme de sa voix, elle se laisse entraîner par lui dans une incroyable aventure à la découverte d’un étrange univers, peuplé de gens différents, et leur relation intime naissante va radicalement la transformer, de la femme timide et effacée qu’elle était jusqu’alors en une artiste à part entière d’une extraordinaire originalité.

Les autres


L’action du film se déroule en 1958, année où la vraie Diane Arbus a effectivement commencé sa carrière de photographe. Le scénario mélange des évènements de la vraie vie de Diane Arbus (sa jeunesse privilégiée et surprotégée au sein de la famille qui possédait Russek’s, fourreur et grand magasin new-yorkais de luxe, puis sa vie d’adulte consacrée au mariage, à la maternité et à travailler avec son mari, photographe de mode et de publicité, en tant qu’assistante et styliste) avec des éléments purement imaginaires (sa rencontre avec Lionel et leur relation) qui servent ici, en quelque sorte de métaphore pour expliquer sa transformation de femme emprisonnée dans un carcan de convenances en une artiste fascinée par les gens différents (marginaux, personnes présentant toutes sortes d’anomalies physiques, artistes de cirque, travestis, etc.…).

Le personnage imaginaire de Lionel, qui fait ici office de révélateur à l’artiste qu’elle est en passe de devenir, est un homme sophistiqué, sûr de lui et charismatique. Il sait faire preuve de tendresse et d’une grande sensibilité. Il a également un côté imprévisible et une grande ouverture d’esprit. Après avoir joué les “monstres” de foire pendant de longues années en raison de son anomalie génétique (il souffre d’hypertrichose et c’est Stan Winston qui s’est chargé de la conception de la “fourrure” qui recouvre tout son corps ainsi que son visage), il a désormais choisi de se retirer du monde. Maintenant qu’il lui reste peu de temps à vivre, il est en paix avec lui-même et tient à profiter pleinement de ses derniers instants auprès de Diane dont il est follement tombé amoureux dès le premier regard.


Fur mélange les genres (fable sur le thème de la Belle et la Bête, étude psychologique sur des gens différents, film en partie biographique et drame romantique) mais le scénario comporte bien trop d’invraisemblances dans le comportement des principaux protagonistes pour que le spectateur se laisse embarquer dans cette incroyable histoire, malgré tout le talent de ses interprètes. Là où des films comme Elephant Man ou Freaks étaient arrivés à émouvoir aux larmes les spectateurs sur le thème des “monstres” bien plus humains que les gens “normaux” ou encore Les Frères Grimm sur le créneau de la fausse biographie fantastique, Fur échoue… peut-être en raison de son intrigue un peu trop “tirée par les cheveux”.

Fur – Portrait Imaginaire De Diane Arbus

Réalisation : Steven Shainberg

Avec : Nicole Kidman, Robert Downey Jr., Harris Yullin, Jane Alexander

Sortie le 10 janvier

Durée : 2 h 02

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