Festival Bd « Quai des Bulles 2006 »


Je vous l’accorde ! A la Toussaint, la France fête ses morts et ses saints. Mais dans la capitale malouine, un autre rendez-vous attend les amateurs de bandes dessinées. Cette année, le festival voguait sur les thèmes de la littérature et de l’Histoire. Autant dire qu’il n’y avait guère de chose à se mettre sous la dent pour les amateurs de l’Imaginaire. Pas d’inquiétude, chers lecteurs. L’équipe de Phénixweb a tout de même fait son petit tour dans les stands !


Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, « Le Quai des Bulles » est le deuxième plus grand festival BD de l’Hexagone après Angoulême. Il avait lieu, cette année, les 3,4 et 5 novembre derniers. Manque de pot, il arrivait une semaine après la fameuse « Route du Rhum » et un gros budget avait été dépensé l’année dernière pour fêter les 25 ans du festival. Du coup, cette année, nous sentions comme une fréquentation moindre. Le festival a tout de même accueilli près de 35000 visiteurs !


Nous disions « une orientation vers la BD réaliste ». Pas que nous n’aimions pas. Mais pour les imaginairivores que nous sommes, il y avait vraiment de quoi rester sur sa faim. L’appétit dévorant, nous pouvions quand même nous rassasier avec quelques projections cinéma. L’occasion de revoir « L’armée des douze singes », « Les aventures du Baron Munchausen » et de découvrir, ou redécouvrir, un vieux film d’animation de 1939 sur « Les voyages de Gulliver ». Maintenant, il s’agit d’un festival BD et nous restions toujours affamés.


Avant d’attaquer la longue et éprouvante traversée du hall des exposants, nous nous orientions vers les expositions. Celle de Dino Battaglia nous attira tel un aimant. Un tel sens des blancs, une telle maîtrise de l’espace ne pouvaient que nous laisser pantois. En effet, l’épouse du défunt Battaglia avait prêté les illustres originaux de son mari pour l’occasion et avait même fait le déplacement pour les présenter. Une opportunité rare lorsque l’on sait que Battaglia est à la source de plusieurs révolutions en bande dessinée. Alors, avoir ses œuvres originales devant les yeux ! Avec lui, par exemple, la planche ne se contentait plus d’être un support juste bon à recevoir une succession de vignettes, elle devenait un tout graphique et esthétique. Les vignettes perdaient leur cadre systématique, si ce dernier n’avait pas lieu d’exister. La bd moderne doit effectivement beaucoup à ce monsieur !


Dans un tout autre registre, l’expo de Coyote et Bombardier pour « Les voisins du 109 » nous a beaucoup amusé. Celle d’Etienne Davodeau et de Kris pour « Un homme est mort » était quant à elle l’occasion de revenir sur le travail du cinéaste René Vautier, un réalisateur de documentaires sociaux poignants. Saviez-vous que ce monsieur fut le seul à filmer la guerre d’Algérie côté algérien ? La bd exposée racontant le contexte et le tournage d’un de ses meilleurs documentaires, lors des grandes grèves brestoises de 1950.




Les expositions laissées derrière nous, nous passions de la rencontre pro-amateurs – où tout un tas de petits jeunes et moins jeunes montraient leurs travaux, dans l’espoir d’être les futurs Bilal et Hergé – à la salle du Bistrot à Bulles. L’endroit permettait de s’avaler un bon café ou quelques verres de rhum laissés par les navigateurs du week-end précédent ! Puis, c’était aussi le moment de convivialité au cours duquel des dessinateurs organisaient des joutes de dessins. Des auteurs en profitaient pour parler de leur métier, de leurs regrets quant à l’évolution de la profession et de leurs espoirs via d’autres avancées. Nous nous posions quelques instants, puis quittions cette ambiance bien sympathique pour s’attaquer à la horde des chasseurs de dédicaces, dans le petit hall.


Au final, je vous l’avais dit, rien de vraiment fantastique – ahah, vous noterez le jeu de mots ! – par rapport à l’année consacrée à l’œuvre de Jules Verne. Nous espérons qu’Angoulême nous réservera quelques bonnes surprises dans le domaine de l’Imaginaire. Saint-Malo n’en restant pas moins un bon souvenir. Car c’est aussi l’occasion de retrouver la bonne ambiance de toute l’équipe de « BLAM », le fanzine qui détonne, le charme des ruelles malouines ou encore de dénicher quelques trésors dont nous vous parleront plus tard.

Mini reportage photos !


















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