Festin des fauves (Le)

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A Neuilly, un notable corrompu donne une somptueuse soirée libertine. Les hommes portent des masques de prédateurs : hyènes, lions, chacals... Les femmes sont les proies : gazelles, antilopes ou biches. Mais au moment du discours qui doit lancer la fête, l’hôte s’écroule, dans un jaillissement de sang. Un poison lui a fait exploser tous les organes. Quelques jours auparavant, la victime avait reçu une lettre de menaces, signée d’un curieux nom : Judex. Que vient faire dans cette affaire le justicier en cape noire du feuilleton de Louis Feuillade et Arthur Bernède ? Et cette dénommée Lucy, maîtresse SM, qui n’a de cesse de retrouver sa compagne disparue, Roxana ? Et ces trois frères brésiliens qui sèment la mort pour récupérer d’étranges urnes funéraires ? Quand un nouveau grand ponte succombe aux avertissements de Judex, c’est tout l’appareil étatique et policier qui se retrouve en danger. Le Commandant Rossi sait qu’il sera le fusible, le premier à être sacrifié si tout dégénère. Pour sauver sa peau, il doit remonter la piste de Judex jusqu’aux plus hautes sphères.

 

Avec sa référence à Judex, le justicier d’un autre temps, Dominique Maisons ne risque pas d’attirer le lectorat des jeunes amateurs de polar/thriller biberonné aux noirceurs d’un Frank Thilliez ou au rythme endiablé d’un Oliver Norek. Le festin des fauves jouent dans la cour des « classiques », avec tout ce que cela comporte d’intrigues pépères, de personnages calqués sur les héros de série télé de TF1 et un rythme qui ne risque pas de défriser la permanente de ma tante Albertine. Loin de moi l’idée de prétendre qu’un thriller DOIT filer à trois cents kilomètres/heures pour être intéressant, mais ici on flirte tout de même avec le pédestre. Après une scène d’ouverture que l’on croirait sortie d’un vieux porno italien des années ‘70, l’enquête démarre en douceur et déroule son fil, en prenant bien soin d’indiquer tous les carrefours et tous les embranchement. Aucun risque de se perdre donc, lors de ce festin qui prend des allures de service à douze plats, avec poire, dessert et pousse-café à volonté. Pas étonnant que l’on ressorte du roman un peu ballonné, avec des envies de sieste. Mais, j’en conviens, il y en a qui adorent. C’est un choix.

 

Le festin des fauves de Dominique Maisons, Éditions La Martinière

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