Farenheit 451

Auteur / Scénariste: 
Traducteur: 

451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s'enflamme et se consume. Dans cette société future où la lecture est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres, dont la détention est interdite. Le pompier Montag se met pourtant à rêver d'un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l'imaginaire au profit d'un bonheur immédiatement consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement poursuivi par une société qui désavoue son passé.

 

Je l'avoue, j'ai des lacunes en classiques... Toutefois, j'ai bien l'intention de rattraper mon retard. C'était une honte pour une mordue des genres SFFF de n'avoir jamais lu ce livre et je ne regrette pas d'y avoir remédié ! 

Tout d'abord, je tiens à signaler que cette édition poche est particulièrement originale, avec sa couverture et ses pages à effet brûlé. Ça ajoute à l'immersion dans l'histoire.

Je dois dire que le moment était bien choisi pour lire cette oeuvre traitant de censure et de libertés, cela fait fortement écho à l'actualité, malgré les années qui la séparent de l'écriture. Comme quoi, ce sujet est intemporel et le titre mérite d'être lu à toutes les époques.

J'ai particulièrement apprécié la plume dense et imagée, comme on en trouve presque plus aujourd'hui. Elle est complexe et demande de l'investissement. Certaines phrases sont presque de la poésie. Le ton est froid, glaçant, comme ce monde aseptisé. Le personnage touche par le vide qu'il veut combler et qui résonne en lui. Une petite étincelle va allumer un feu en son coeur, un désir ardent de combler son ignorance.

La société que dépeint Bradbury est actrice de la censure, mais pas seulement. Là encore, cela fait écho à notre actualité, à comment nous nous censurons nous-mêmes, perdant le goût de réfléchir en nous gavant de diverstisements passifs, qui nous séparent aussi des autres. On trouve le bonheur dans l'abrutissement, en nous affranchissant de toute réflexion, de tout choix. "La famille", projetée sur les écrans des maisons, m'a d'ailleurs fait penser à notre TV réalité. Ce livre est à prendre comme un avertissement à ne pas s'engarer sur le même chemin. Dans Farenheit 451, on retire progressivement les livres qui peuvent heurter, jusqu'à tous les brûler. Notre société n'a-t-elle pas elle aussi de plus en plus tendance à censurer ?

On finit cependant sur une note d'espoir, à l'image du phénix, qui renaît toujours de ses cendres.

 

Farenheit 451 - Folio SF - septembre 2020, 6,30 €

Type: