Royaume de Tobin (Le)

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Les ambiances médiévales, j’aime ça. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’aime la fantasy. Parce que j’aime aussi les contes de fées. Et l’aventure. Avec Lynn Flewelling, c’est une nouvelle voix que je découvre pour m’enchanter en lecture.


Première rencontre avec « Le royaume de Tobin », dans une édition de poche pour les quatre premiers volumes. L’œuvre originale (américaine) est publiée en 3 volumes. Mais les éditions Pygmalion ont fait comme à leur habitude, ils ont multiplié par deux le nombre de volumes. D’où un découpage parfois bizarre mais si vous lisez le tout à la suite, aucune importance.

De toutes les façons, à moins d’être réfractaire à la fantasy, les personnages sont si attachants qu’il est difficile de les laisser en route.

Le décor est médiéval comme une enluminure. Les personnages, des chevaliers, des princesses, des rois, des reines, des femmes qui veulent exister, des hommes qui aiment batailler pour le pouvoir, des prêtres, des magiciens, des sorciers, chacun ayant sa différence et son idée du pouvoir. Il y a des bons et des méchants dans tous les camps. Et parfois pour faire le bien, il faut se salir les mains. D’où la problématique de la culpabilité.

L’histoire : c’est une reine qui doit régner sur le royaume de Skala pour que tout se passe bien. C’est l’Oracle qui le dit et qui transmet la consigne. Sauf que le matriarcat ne fait pas que des heureux. Il faut dire à la décharge des mâles ambitieux que la dernière reine n’avait pas toute sa tête. Ainsi un roi (son fils) est parvenu à se hisser sur le trône (aux dépends de sa jeune sœur) et pour y rester, il élimine toutes les futures prétendantes. Les catastrophes se succèdent mais le roi s’entête et fait assassiner toutes les filles de sang royal au berceau. Pour contrer le roi, une magicienne et une sorcière s’allient pour protéger une enfant. La future héritière du trône passera pour un héritier le temps nécessaire. Pour se faire, il faut que son frère jumeau trépasse pour qu’elle prenne son apparence. Enfin, l’idéal serait qu’il soit mort-né, mais le rituel est perturbé et le petit frère aspire un souffle de vie tant et si bien que son esprit reste dans l’ombre de celui qui a pris son apparence.


Tobin est donc une petite fille qui grandit dans un corps de garçon, sans savoir qu’elle est une fille. Une enfance d’autant plus dramatique que sa mère pleure toujours l’enfant perdu, que son père est rarement présent parce qu’il fait la guerre aux côtés du roi pour sauver les apparences, que l’esprit de son frère donne à croire que Tobin est fou…

Dans le deuxième tome, ce sont « les années d’apprentissage » de Tobin et de son compagnon de jeu, Ki. Tobin doit se préparer pour être un chevalier et accompagner le fils du roi. Mais le lien de sorcellerie qui lui donne l’apparence d’un garçon faiblit. Tobin a des doutes sur son identité.

Dans le troisième tome (édition française), « L’éveil du sang », Tobin a grandi et il sait qu’il est une fille dans un corps de garçon. Un savoir qui est difficile à assimiler, à assumer et à cacher. Car Tobin est à la cour du Roi, là où il court les plus grands dangers.


Dans « La Révélation », enfin les masques, les peaux trompeuses, les identités fausses tombent en poussière comme un serpent fait sa mue. Mais il n’empêche que 15 années à croire qu’on est un garçon, ça ne s’efface pas si simplement.

D’autant plus que dans le monde de Skala, quand on met le matriarcat entre parenthèse, les femmes n’ont qu’à rester muettes et à paraître. Pas question qu’elles s’approchent d’une épée, ni qu’elles prennent des décisions quant à leur avenir.

Lynn Flewelling, dans sa manière de conter les aventures de ses personnages est assez proche de Robin Hobb. Avec sa différence évidemment. Mais c’est le genre de fantasy qui devrait séduire plus facilement la gente féminine que ceux qui cherchent des batailles à tout va. Les batailles qui ne manquent pas. Mais il est vrai que la psychologie des personnages est plus importante dans cette aventure.

Le style, traduit par Jean Sola, nous plonge dans le monde médiéval grâce au choix de certains mots… C’est comme une enluminure du moyen âge, on a tous les détails et l’essentiel est en lumière. C’est de la lecture plaisir, celle qui se décline pour la détente, le voyage, pour être ailleurs quand la grisaille d’aujourd’hui nous insupporte.


Donc, pour conclure, c’est une belle oeuvre de fantasy, particulièrement pour ceux qui aiment les livres qui déclinent le thème arthurien, la chevalerie, les engagements à respecter, les quêtes....

Le Royaume de Tobin, Tome 1 : Les jumeaux de Lynn Flewelling, traduit par Jean Sola, J’ai lu.

Le Royaume de Tobin, Tome 2 : Les années d’apprentissage de Lynn Flewelling, traduit par Jean Sola, J’ai lu.

Le Royaume de Tobin, Tome 3 : L’éveil du sang de Lynn Flewelling traduit par Jean Sola, J’ai Lu.

Le Royaume de Tobin, Tome 4 : La révélation de Lynn Flewelling, traduit par Jean Sola, J’ai lu.

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Commentaires

juste un petit problème avec la couverture du livre de daniel b coe qui s’est glissé dans ce papier. Ce doit être ma faute, enfin celle de mes yeux.... Comment corriger ?