The Eye

Prémonitions

 

Au-delà du réel

Sydney Wells est une violoniste virtuose qui mène une vie très indépendante bien qu’elle soit aveugle depuis qu’un tragique accident lui a coûté la vue, encore enfant. Après avoir passée vingt ans dans le noir, elle accepte de subir une double transplantation de la cornée qui lui permettra enfin de revoir. Après l’opération, le Dr Faulkner est chargé de l’aider à surmonter les difficultés qui vont de paire avec le fait de recouvrer la vue. Avec le soutien de ce dernier et celui de sa sœur aînée, Sydney s’adapte peu à peu à sa nouvelle vie mais sa joie est de courte durée car elle ne tarde pas à avoir d’étranges et effrayantes “visions” qui lui semblent pourtant être bien réelles sans qu’elle puisse toutefois les expliquer de façon rationnelle : s’agit-il là de séquelles de l’opération, de réactions de son cerveau ou d’autre chose de bien plus terrible ? Le Dr Faulkner est particulièrement sceptique en ce qui concerne les “visions” de sa patiente car, en tant que scientifique rationnel, il ne croit pas au surnaturel et est persuadé qu’elle est victime de troubles psychologiques qui finiront par disparaître au bout d’un certain temps quand elle se sera enfin acclimatée au fait d’avoir recouvré la vue après tant d’années. Alors que ses proches se mettent à douter de sa santé mentale, Sydney est de plus en plus convaincue que ses nouveaux yeux ont ouvert la porte d’un monde terrifiant qu’elle seule peut voir.

 

Sixième sens

The Eye confronte son héroïne à l’incompréhension de ses proches et à la confusion qu’elle ressent vis-à-vis de ce qu’elle vit. L’intrigue mélange ici des éléments surnaturels avec les apparitions de fantômes (l’aspect “I see dead people” du Sixième Sens) à un phénomène scientifique bien réel (celui de la “mémoire cellulaire” qui peut intervenir à la suite d’une transplantation d’organes).

Contrairement à la version originale qui prenait son temps avant de nous dévoiler ce à quoi les fameuses visions de l’héroïne font en réalité référence, le scénario de ce remake ne garde pas le secret très longtemps. Quant aux “anges de la mort” qui emportent les âmes des défunts dans l’au-delà, ils apparaissent ici sous la forme de créatures terrifiantes et non plus seulement comme de simples ombres fantomatiques telles qu’on les voyait dans la version originale. Là où les frères Pang avaient préféré suggérer certaines choses, laissant ainsi au spectateur le loisir d’imaginer ce qu’il veut, le tandem Palud/Moreau nous les montre en se servant de maquillages spéciaux et d’effets visuels, certes réussis, mais qui ont malheureusement déjà été vus des dizaines de fois ailleurs. Comme tout bon thriller horrifique qui se respecte, The Eye comporte son lot de scènes choc (fantôme défiguré qui lévite dans l’ascenseur ou celui du gamin qui hante les couloirs de l’immeuble de Sydney, incendie du restaurant puis celui de l’atelier mexicain, gigantesque carambolage sur la route à la frontière mexicaine, …). Quant à la partie mexicaine, elle permet avec ses flash-back de mélanger passé, présent et interactions du passé sur le présent. S’il ne démérite pas, le résultat final reste bien trop formaté avec, en outre, pas mal de scènes très similaires à celles de la version originale.

 

Une fois encore, on se demande donc quelle peut bien être l’utilité de faire un remake US d’un thriller horrifique asiatique puisque la version originale est quasi systématiquement toujours meilleure dans la mesure où le cinéma asiatique excelle dans ce genre très particulier.

The Eye

Réalisation : David Moreau, Xavier Palud
Avec : Jessica Alba, Alessandro Nivola, Parker Posey, Rade Serbedzija, Rachel Ticotin.
Sortie le 9 avril 2008
Durée : 1 h 37

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