Enfants de la terreur (Les)

Louis Sade traîne sa carcasse dans les rues de Paris, à la recherche de quelques pièces pour acheter de la nourriture. En ce mois de Frimaire de l’An VII, la vie n’est pas facile pour un homme de lettres mis au ban de la société, alors que règne l’Être suprême de Maximilien Robespierre. Sade n’a plus que l’ambition de terminer tranquillement sa vie aux côtés de Constance, mais le destin en a décidé autrement.

Déon a été chassé-e d’Angleterre, où les Français ne sont plus les bienvenus depuis que la rumeur du débarquement des troupes de Bonaparte grandit. Sans ressource, Déon décide de rejoindre Paris, la ville où les opportunités sont les plus importantes. Mais il ne fait pas bon arriver d’Angleterre lorsque l’on n’a aucune ressource et Déon va devoir faire preuve de ruse.

Dans cette uchronie révolutionnaire, Johan Helliot met en scène deux figures sulfureuses de l’histoire française : le marquis de Sade et le chevalier d’Eon. Leurs routes vont se croiser et les deux anciens se lancent dans une enquête qui les mènera sur des routes périlleuses. Il est en effet dangereux de s’opposer au Comité, dont les ambitions bien peu sociales passent par le développement d’un procédé issu de notre histoire récente.

La société révolutionnaire présentée est une société dure, qui fait peu de cas des destins individuels et ne prend pas soins de ses enfants. L’intrigue est bien construite, parfaitement menée même si l’on devine assez facilement jusqu’où est prêt à aller le Comité.

Le récit réserve des surprises et les personnages historiques sont mis en scène sans complaisance ni jugement.

Un très bon moment de lecture.

Les enfants de la terreur par Johan Helliot, illustré par Dorian Danielsen, aux éditions L’Atalante, collection La Dentelle du Cygne, ISBN 9791036000874