Généricité et hybridation dans la littérature et le cinéma du monde anglophone

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Les Publications de l’Université de Provence et, plus particulièrement, leur collection « Regards sur le Fantastique », viennent de faire paraître un second volume d’essais, après Fenêtres sur l’obscur, toujours sous la direction de Max Duperray.

La thématique abordée par les quelques quinze auteurs relève des rapports entre littérature et cinéma anglophone. La première partie de l’ouvrage est plus axée sur la littérature avec, tout d’abord, un article dense et passionnant de Gaëtane Plottier-Poisson sur le roman gothique, et sa figure centrale du ‘scélérat’. Suivent l’analyse de The Lady of the Shroud, roman peu fréquenté de Bram Stoker, puis sur les histoires de Sherlock Holmes (C.Doyle) et de Father Brown (G.K.Chesterton).

C’est ici qu’apparaît le concept d’hybridité générique figurant au sous-titre, et qui signifie tout simplement ‘mélange des genres‘. Mais déjà pointent les textes relatifs au cinéma, qui dorénavant prendront le dessus (Polanski, Wise). Il serait vain de tout citer, et je n’épinglerai que quelques analyses pertinentes, tout en signalant d’emblée que le lecteur se doit d’avoir un solide bagage cinématographique, supposé acquis par chaque contributeur.

Hitchcock et White Chapel (Frenzy), David Lynch ou le fantastique dans le film noir (Lost Highway), David Cronenberg ou le retour du malsain (The Fly, Crash) et le corps refoulé (Spider). On poursuit par une découverte : le film de détection ‘rétro-romain’ de Lindsay Davis ou les aventures d’un privé à l’époque de l’empereur romain Vespasien (Isabelle Roblin). Zoom, par après, sur Memento, Chinatown, Hidden Agenda ou Gosford Park. Ne sont ignorés ni le film d’horreur ni le ‘wrong turn movie’ (Psycho, Freddy, Texas Chains Massacre).

Judicieux texte de Daniel Tron à propos de l’influence de Lewis Caroll sur des films comme Matrix, Trainspotting ou Being John Malkovich, dans lequel l’auteur n’hésite pas à appeler l’astronome Stephen Hawkins à la rescousse.

En conclusion, une série de textes brillants, parfois un rien abscons par l’emploi d’un langage très ‘universitaire’ mais qui, dans la droite ligne de la collection, enrichira certainement les amateurs de cette « hybridation » entre cinéma et littérature. En bonus : une interview, en anglais, de David Cronenberg.

Eclats du Noir, Généricité et hybridation dans la littérature et le cinéma du monde anglophone, Textes rassemblés par Max Duperray, Gilles Menegaldo et Dominique Sipière, Publications de l’Université de Provence, coll. « Regards sur le Fantastique », Aix-en-Provence 2007, couverture : dessin de Max Duperray, 354p, 27 euros.

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