Doigt de Dieu (Le)

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Pour Ronny, la vie est un cauchemar. Dans son pays, Israël, il n’y en a que pour le footbal américain. Les basketteurs, comme lui, doivent se contenter de terrains abandonnés où le bitume se craquelle et les paniers ne tiennent plus debout. Son cauchemar prendra vite une autre tournure lorsque sa compagne Michal se coupe le doigt en faisant la vaisselle. Le tendon est sectionné. Il faut opérer. Pour Fahad, par contre, la vie est un rêve. Aujourd’hui, il se fera exploser au milieu des Juifs et il aura droit à 70 vierges, arrivé au paradis.

"Le doigt de Dieu" ne fait pas dans l’anticipation, ni la science-fiction. L’histoire nous conte le destin de trois individus, deux Juifs et un palestinien.
Chacun a ses priorités. Pour Fahad, c’est cette bombe qu’il doit faire sauter absolument s’il veut atteindre le paradis. Pour Michal, c’est l’opération de son doigt qui pisse le sang et ne peut attendre. Pour Ronny, c’est son match de basket avec ses copains. Seulement, la ville dans laquelle ils évoluent n’est pas n’importe quelle ville. C’est Tel Aviv. Une Tel Aviv que nous ne connaissons pas. Dans cette cité que nous présente Ronny Edry, Russes, Palestiniens, Américains et Juifs travaillent ensemble. Ils opèrent dans les mêmes hôpitaux. Ils circulent dans les même rues. A tout instant ils peuvent exploser, c’est vrai. Un attentat est si vite arrivé. Mais il règne un esprit de corps.

L’imaginaire ? Il y en a, rassurez-vous. Cet imaginaire est celui qui fleurit en chacun de nous, à tout instant, suivant les événements. Si une bureaucrate vous prend la tête alors que cela fait des heures que vous poireautez dans la file d’attente, elle devient une nazie, un monstre, une sorte de cerbère qui réveille la bête sauvage en vous. Si vous rêvez du paradis, vous voyez toutes ces vierges prêtes à s’offrir à vous. Elles sont grosses, maigres, brunes ou blondes. Puis vous dealez avec d’autres martyrs pour avoir une belle rousse comme vous aimez. On a tous des images qui se dessinnent dans nos têtes.

Ces images, Ronny Edry les dessinne et en fait de la bande dessinée. Ainsi, entre chimère et réalité crue, l’auteur nous dépeind le quotidien de son peuple, un grand assemblage dadaiste où les destinées se croisent sans vraiment se comprendre.

Un ouvrage sensible qui vous fera voir Israël autrement.

Titre : Le doigt de Dieu
Scénario et dessins : Le doigt de Dieu
Editeur : La cafetière
Nombre de pages : 56

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