A l'orée sombre
Il existe à la lisière de notre monde un univers où le peuple des fées vit et nous observe. Cette frontière est fluctuante, ce qui occasionne de nombreuses rencontres. C’est autour de cette limite qu’Elisabeth Ebory situe ses nouvelles, à l’orée des deux mondes. Comme le peuple fée est loin d’être bienveillant et insouciant, mais est au contraire dur et violent, il entraîne bien souvent les humains à leur perte.
Par exemple, dans Un soir, comme on embrasse, le récit relate le passage d’un groupe musical humain dans le monde féerique. La reine des fées s’amourache du chanteur du groupe, mais les fées doivent éliminer Tell, un admirateur, car l’amour de la reine ne peut être qu’exclusif. Ce sont en tout treize nouvelles, divisées en trois mouvements, qui explorent toutes les facettes de ces relations.
L’écriture d’Elisabeth Ebory est soignée et met en scène des textes pleins de teintes et de nuances colorées, l’auteur travaillant beaucoup l’aspect visuel de ses récits. Le recueil laisse pourtant une impression de manque de diversité car les situations se répètent, comme l’utilisation de jeunes adultes mal dans leur peau comme héros, ou bien l’obsession de l’écrit et de l’encre comme vecteur de transformation.
Le livre est une succession d’aventures sombres qui s’enchaînent sans laisser d’espoir. Ces histoires sont personnelles, peut être trop pour ne pas donner le sentiment que l’auteur n’a pas terminé sa recherche introspective, et que cela pèse sur son travail. Un recueil à lire par petits bouts afin d’éviter la répétition des thèmes.
A l’orée sombre par Elisabeth Ebory couverture d’Amandine Labarre,
Griffe d’Encre