Dyschroniques

Utopie ? Dystopie ? Uchronie ? Voici, à présent la dyschronie !

« Dyschroniques » exhume des nouvelles de science-fiction ou d’anticipation, empruntées aux grands noms comme aux petits maîtres du genre, tous unis par une même attention à leur propre temps, un même génie visionnaire, et un imaginaire sans limite.
Ainsi se présente cette nouvelle collection des Editions « Le passage clandestin », sous la direction de Philippe Lécuyer. En voici les quatre premiers volumes.

 

Murray Leinster : Un Logique nommé Joe (trad. : Monique Lebailly, 39 p., 4 euros)
Nouvelle assez brève, parue en 1946 dans « Astounding Stories ». Leinster y anticipe l’ordinateur et Internet : « Vous connaissez les logiques. Vous en avez un chez vous. Ca ressemble à un récepteur d’images, seulement il y a des touches au lieu de cadrans, et vous pianotez pour avoir ce que vous voulez. L’appareil est raccordé au réservoir de données ». Evidemment, un jour, un de ces logiques fait des siennes et répond, par exemple, à la question : « Comment faire pour me débarrasser de ma femme ? » par une bonne recette…d’empoisonnement. Tout commence à foirer…

 

Philippe Curval : Le testament d’un enfant mort (70 p., 6 euros)
Nouvelle parue chez Denoël en 1978. En ce début du XXIème siècle, les nouveaux-nés meurent de façon accélérée. « Transformés en petits vieillards, leurs corps se consumaient littéralement, et de bébés roses et joufflus passaient à l’état de momies desséchées et ridées ». Intrigué, puis affolé par ce phénomène, le narrateur enregistre la mémoire de l’un de ces bébés frappés d’« hypermaturation », Camille Félix Trezel. La suite du récit est à la première personne : le bébé raconte son éjection du sein maternel et ira jusqu’à la fin, où il décidera de « brûler son corps jusqu’à la dernière molécule ». Un texte surprenant.

 

Brian Aldiss : La tour des damnés (trad. : Guy Abadia, 101 p., 8 euros)
Aldiss a écrit cette nouvelle en 1972. Elle fait irrémédiablement penser à deux autres univers de tours surpeuplées, tels qu’inventés par Robert Silverberg (Les Monades urbaines, 1971) ou par J. G. Ballard (I.G.H. 1976). Ici, il s’agit d’une expérience d’agglomération d’habitants dans une seule grande tour. Mais il semblerait que cette proximité étouffante donne naissance à de nouveaux pouvoirs mentaux. Un représentant du gouvernement vient enquêter et rencontre en effet un mystérieux gourou qui « gouverne » l’étage supérieur…

 

Mack Reynolds : Le mercenaire (trad. : Hélène Bouboulis, révisée par Dominique Bellec, 135 p., 8 euros)
C’est le temps où la guerre se fait non plus entre états, mais entre entreprises commerciales. De vraies guerres, on s’entend, avec de vraies armées. Le mercenaire vétéran Joseph Mauser hésite à servir chez Aéroglisseur Continental ou chez Transports Aspirotube. Il choisit cette dernière alors que tous la donnent perdante. Mais il possède le secret d’une arme absolue… Sur cette donnée un peu folle, Mack Reynolds bâtit une nouvelle prenante, très humaine, mais très cynique aussi. Ce n’est pas aussi grandiose que La Guerre olympique de Pierre Pelot ou Docteur Folamour de Stanley Kubrick, mais ce texte de 1962 tient bien le coup et frappe par sa concision.

Il est à préciser que chaque opuscule est complété par une brève notice sur l’auteur, un historique du récit, le contexte de l’époque et une mini-bibliographie.

Une collection de… dyschronies qui promet.

Editions Le Passager Clandestin
Le Château
F-72290 Congé-sur-Orne
www. lepassagerclandestin.fr

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