Dracula de Francis Ford Coppola

En 1993, Francis Ford Coppola avait déjà une carrière faramineuse derrière lui : les Parrains, Apocalypse Now, Outsiders, Rusty James, Cotton Club, excusez du peu. C’est donc un réalisateur en pleine possession de ses moyens qui s’attaque en 1993 à un classique du Fantastique, Dracula.


Il est évident que des dizaines de films avaient déjà été réalisés au sujet des vampires. De l’excellence, notamment Nosferatu ou les films avec Christopher Lee, en passant par l’exécrable comme Blacula. Tout ou presque avait déjà été réalisé quand Francis Ford Coppola s’attaque à l’œuvre de Bram Stoker.

On connait tous, plus ou moins, l’histoire de Dracula.

Répondant à l’invitation du comte Dracula qui prépare son prochain voyage en Angleterre, Jonathan Harker découvre à son arrivée dans les Carpates un pays mystérieux. Un pays aux forêts ténébreuses et aux montagnes menaçantes. Un pays peuplé de loups dont les habitants se signent au nom de Dracula. Malgré la bienveillance de son hôte, le jeune clerc ne peut qu’éprouver une angoisse grandissante. Ce comte, qui contrôle son courrier et verrouille les portes de son château, ne se reflète pas dans les miroirs et se déplace sur les murs en défiant les lois de l’apesanteur…

Jonathan Harker dois se rendre à la terrifiante évidence : il est prisonnier d’un homme qui n’est pas un homme. Et qui partira bientôt hanter les nuits de Londres…


Le film de Coppola commence par un épisode absent du roman et fait ainsi le lien entre la fiction et la réalité. Ce prologue nous montre les batailles que le célèbre Vlad Tepes mena contre les Turcs pour servir la chrétienté. Son épouse, qu’il adorait, reçut un message mensonger qui annonçait sa mort et se suicide.

Il va sans dire que Coppola, en bon cinéaste qu’il est, va romancer tout ça à sa propre sauce. Il présente le comte Dracula sous un jour nouveau par rapport au livre. Un jour où Dracula n’est aucunement né d’un démon ; en fait, sa nature est beaucoup moins fantastique que dans le roman de Stoker. Coppola, outre qu’il poursuit cette humanisation du vampire et fait du héros éponyme un héros romantique qui fascine et séduit plus qu’il ne terrifie, montre un véritable souci d’adaptation même s’il modifie quelque peu l’esprit du livre.

Coppola a su s’entourer d’acteurs qui allaient devenir cultes dans les années à venir.

Gary Oldman tout d’abord, qui incarne majestueusement le cruel et tourmenté comte Dracula, n’en était encore qu’à l’aube de sa carrière. Sa prestation dans ce film est considérée, à juste titre, comme un classique du genre. On dit d’ailleurs que durant le tournage, il était tellement pris par son personnage que les autres acteurs osaient à peine l’approcher…

Wynona Ryder ensuite qui joue la « fiancée » de Dracula. C’est elle d’ailleurs qui donna l’idée à Coppola d’adapter le roman au cinéma.

Keanu Reeves avait déjà quelques films derrière lui et va jouer le jeune clerc de notaire qui va se rendre en Transylvanie dans le château du Comte. Inutile de vous dire qu’à sa place, je n’en n’aurais pas mené large…

Et pour finir, Anthony Hopkins qui tient le rôle d’Abraham Van Helsing, le chasseur de vampires.


Francis Ford Coppola a créé dans son film un comte Dracula plus humain que dans le livre où il est un monstre sanguinaire. Ici point de tout cela. Certes, certaines scènes sont sanguinolentes, évidemment, il s’agit tout de même d’un vampire… Il humanise le monstre et nous permet de nous identifier à lui et de presque en prendre pitié. Dracula de Coppola parle de l’éternité de l’amour et de la douleur.

Il y a 20 ans, Coppola a certainement ouvert la porte à une nouvelle interprétation du mythe du vampire et on le remercie pour ça.

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